La réhabilitation de la justice demeure l'un des plus grands chantiers entrepris actuellement par les pouvoirs publics. Plusieurs actions ont été programées dans ce sens, notamment la mise à niveau de la corporation, laquelle, insistent les experts, doit être en harmonie et en corrélation avec ces changements afin de réussir cette réforme. Des cycles de formation ont touché nombre de personnes activant dans ce secteur. Cette fois-ci, la formation a été axée, pour les 130 magistrats et greffiers, autour du nouveau système de gestion informatisée du dossier judiciaire. Elle a débuté ce samedi à Alger et ce, pour une durée de trois jours. L'objectif de cette formation est la préparation et le déploiement du nouveau système de gestion informatisée à partir du 17 septembre. A noter que ce système est déjà mis en oeuvre dans les cours d'Oran et d'Alger. Il est utilisé également dans le retrait des casiers judiciaires. A travers ce logiciel, la justice se modernisera et deviendra de plus en plus crédible, ce qui est l'objectif même de la réforme. «La réhabilitation de la justice passe également par l'introduction du système informatique dans toutes activités judiciaires, y compris le secteur carcéral» indique M.Abdeslam Dib, secrétaire général du ministère de la Justice, qui précise que «le réseau national de la justice sera prêt à la fin 2005, ou début 2006, lequel reliera tous les établissements judiciaires et pénitentiaires». Ce nouveau système de gestion informatisée a vu la contribution des magistrats pour son installation, du fait de leur connaissance des dossiers judiciaires. Les magistrats et les greffiers, formés au cours de cette session formeront à leur tour leurs collègues au niveau de leurs institutions judiciaires respectives. En plus clair, ce système consiste en la gestion et de suivi informatisés des dossiers judiciaires depuis l'enrôlement d'une affaire jusqu'à son dénouement définitif et il sera également appliqué pour les articles pénaux, civils et administratifs. Ce système permet au justiciable et son avocat l'accès rapide aux dossiers et la délivrance des jugements et des différents contrats dans une durée réduite. Le nouveau système permettra aussi d'assurer la transparence et l'objectivité dans l'enrôlement, le traitement et l'évacuation des affaires et ce, à travers le guichet électronique. Le système assure, par ailleurs, les échanges d'informations informatisés entre les différents services de la justice. Il sera utilisé, outre la Cour suprême et le Conseil d'Etat, dans tous les tribunaux et cours. Pour rappel, le secteur de la justice entame sa sixième année de réforme. Des actions et des mesures ont été adoptées pour le prochain quinquennal et ce, lors de la conférence nationale sur les réformes de la justice qui s'est déroulée les 28 et 29 mars. L'informatisation de la gestion du secteur constitue une des mesures «révolutionnaires» que va connaître la justice.