Vocation. Notre ministre de la Solidarité nationale de la Famille et de la Condition féminine, Ghania Eddalia, est dans son élément au milieu des différentes franges vulnérables de la société. De par sa formation très poussée en psychologie. De par ses études en victimologie. De par sa participation active dans des associations (de femmes, des droits de l'enfant, de recherche en psychologie, etc.). De par sa carrière professionnelle à la Cnas à différents échelons. Le tout couronné par un parcours politique constant depuis 1990. Elle est tellement dans son élément que mercredi soir, elle était avec les personnes âgées du centre de Sidi Moussa (W.Alger) au moment de l'iftar. A leur table. Elle aurait pu y faire un rapide passage comme, juste avant, aux restaurants des passants à la gare routière du Caroubier, puis à celui de la station-service de Mohammadia, puis enfin à celui du Croissant-Rouge de Dar El Beïda. Eh bien, non, là elle a pris son temps pour manger avec le troisième âge. Elle a voulu, a-t-elle dit, «créer une ambiance familiale aux pensionnaires du centre en ce mois sacré». Sans démagogie aucune. En témoigne son engagement précoce, cité plus haut, en faveur des personnes défavorisées et démunies. Et c'est précisément de personnes démunies qu'il s'agissait, jeudi dernier au Sénat. Eddalia répondait à une question du sénateur, Mahmoud Kissaoui, «sur la prise en charge des personnes démunies». Dans sa réponse, elle donne d'abord des chiffres. «L'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) bénéficie à 944 883 personnes. 113 431 bénéficiaires, qui étaient inscrits sur la liste d'attente viennent d'y être ajoutés, et ce dans le cadre de l'actualisation des listes des personnes démunies ayant bénéficié des différentes mesures et dispositifs d'aide sociale, initiés par le secteur». Au total un peu plus d'un million de personnes déjà identifiées dans toutes les catégories. Ces catégories qui «occupent une place importante dans la politique sociale de l'Etat et bénéficient d'un intérêt particulier dans le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika» a-t-elle précisé au Sénat. Ce sont ces mêmes catégories qui font partie du «fichier national des bénéficiaires des aides sociales, avec l'actualisation des données liées à leurs dossiers... (avec)... des enquêtes (qui) se poursuivent sur le terrain pour s'assurer de la véracité des déclarations faites par les bénéficiaires» a révélé Mme Eddalia. Le fameux fichier qui doit rendre possible la suppression des subventions généralisées des produits de large consommation et «basculer» sur des aides ciblées aux vrais nécessiteux. La ministre le dit sans ambages, ce fichier national est indispensable à la «rationalisation des dépenses et à la poursuite de la politique sociale de l'Etat, notamment en matière d'accompagnement des catégories démunies en vue de garantir leur accès aux aides qui leur sont destinées». Et ceci se fait dans «une coordination permanente avec les départements ministériels concernés» précise la ministre. Enquêtes sur le terrain, assainissement permanent des listes, coordination inter ministérielle, multiplication des catégories, etc., le travail semble cette fois sérieusement entrepris. Mme Eddalia ne tient pas de discours enflammés. Elle agit. Aider les vulnérables est sa passion qui l'avait guidée vers les associations caritatives. Aujourd'hui, elle dispose des moyens de l'Etat pour continuer à vivre cette même passion. Ce n'est pas systématique de trouver un, ou une, ministre en parfaite symbiose avec le département qu'il dirige. Cette fois, c'est le cas!