Près d'un millier de dossiers de disparitions ont été déposés, hier, auprès de la Commission des droits de l'homme (CDH) de l'ONU, selon un communiqué de la Coordination nationale des familles de disparus (Cnfd) parvenu, hier, à notre rédaction. «La totalité de ces disparitions forcées sont imputables aux services de sécurité», note le communiqué. Cette action intervient à quelques jours seulement du référendum sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale du 29 septembre dans lequel l'Etat s'est engagé à régler définitivement le dossier des disparus. Sur cette question, la Cnfd, soutenue selon le communiqué par les organisations non gouvernementales (ONG), réaffirme avec force son engagement à poursuivre «la lutte pour que la vérité soit faite sur le sort des victimes et que justice leur soit rendue». Elle réitère aussi, dans son communiqué, sa détermination «à poursuivre les responsables et les commanditaires des crimes de disparitions forcées partout et toujours quelles que soient les pressions et les contraintes auxquelles elle est soumise». «Quelle que soit l'issue du référendum, le crime de disparition forcée est en vertu du droit international un crime imprescriptible». Les rédacteurs du communiqué, et pour appuyer leurs propos, citent les déclarations du rapporteur spécial de la CDH, M.Philip Alston et du président-rapporteur du Groupe de travail de cette commission sur les disparitions forcées ou volontaires, M.Stephen J. Toope. Selon le communiqué, ces derniers «soulignent avec insistance qu'aucun plan de paix en Algérie ne peut ignorer le droit des victimes à la vérité». La Cnfd rappelle, dans le même communiqué, les conclusions du président de la commission ad hoc des droits de l'homme, M.Farouk Ksentini qui «a reconnu que plus de 6000 disparitions étaient le fait d'agents des institutions de l'Etat et d'admettre la responsabilité directe des services de sécurité selon la formule Etat responsable et pas coupable».