Les familles des disparus viennent de se doter d'une nouvelle organisation. Elle s'appelle la Coordination nationale des familles des disparus (CNFD). Installée officiellement le 25 mai, la coordination regroupe des représentants des familles de disparus d'Oran, de Constantine, de Relizane, de Sétif et d'Alger. Cette nouvelle organisation, qui a pour mission de défendre les droits élémentaires des familles touchées par les disparitions forcées de leurs membres ou proches, vient surmonter les échecs d'autres associations. Certains membres de la CNFD sont déjà passés par d'autres associations, telles que SOS Disparus et l'Association nationale des familles des disparus (ANFD). Selon Mme Fahassi Safia, représentante des familles d'Alger et également l'une des fondatrices de SOS Disparus, souligne que la CNFD a déjà élaboré une plateforme de revendications scindée en deux chapitres. Le premier a trait à la libération immédiate des personnes enlevées par les services de sécurité qui sont encore en vie. Le second est lié au recouvrement des familles de tous leurs droits les plus élémentaires tout en mettant fin à la précarité qui frappe leur foyer. La CNFD exige, en outre, des responsables du pays d'accélérer le processus de vérité pour que les familles fassent leur deuil et apaisent leur douleur. Les membres de cette coordination n'omettent pas la lancinante question de l'amnistie générale, jetée sur la scène politique par le Président Bouteflika en octobre 2004. Ainsi, même s'il s'agit d'une nouvelle organisation, elle rejoint les autres associations sur ce point, comme sur les autres, pour dire non à l'amnistie qui cachera éternellement la vérité sur le sort des disparus. Il faut noter que la plateforme de la CNFD a déjà été soumise au Président Bouteflika, aux institutions nationales et aux organisations internationales. Tout en dédiant leur travail à la mémoire de maître Mahmoud Khelili, avocat et défenseur des droits de l'homme qui n'a cessé de défendre la cause des disparus. La CNFD, faut-il le préciser, n'est pas agréée par les autorités algériennes, comme d'ailleurs est le cas de l'ensemble des associations des familles des disparus.