Le chef de la diplomatie algérienne Si réellement un quelconque mauvais traitement a été infligé par l'Algérie à des migrants, ce sont les gouvernements des pays d'origine de ces victimes «abandonnées» dans le désert qui devraient réagir. Or, il n'y a eu aucune réplique ni répréhension. Même pas une demande d'explications. Malgré les critiques et la curée médiatique qu'elle subit, l'Algérie ne cèdera pas aux pressions et n'acceptera jamais l'installation d'un centre d'accueil et d'identification des migrants sur son sol. Cette position claire de l'Algérie a été encore une fois réitérée, hier, par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé, dans une interview accordée à RFI, qu'«il est exclu que l'Algérie ouvre une quelconque zone de rétention. Nous sommes déjà confrontés aux mêmes problèmes. Nous procédons à des reconductions, mais nous le faisons selon des arrangements que nous avons avec les pays voisins». Il n'a pas manqué de préciser que «le pays doit lutter contre la migration clandestine, dans le cadre des conventions des Nations unies, dans le cadre de l'arrangement avec les pays d'origine et les pays de transit (...) C'est ce que nous faisons en tous les cas en tant qu'Algérie». Abdelkader Messahel n'est pas ambigu pour une once: si l'Algérie devait coopérer avec les pays européens, cela ne se fera que dans le cadre des conventions onusiennes. Encore mieux, pour Messahel, l'Europe qui a suffisamment de capacités et de moyens pour gérer la crise migratoire, peut recourir à son imagination pour trouver des solutions. Revenant sur les dernières accusations émises contre l'Algérie par Associated Press (AP) sur la reconduction et l'abandon de plus de 13 000 migrants aux frontières du pays, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que ces critiques «ne sont pas innocentes (...) C'est une campagne que certains essayent de mener contre l'Algérie. Nous sommes très sereins car ce que nous faisons, nous le faisons dans le cadre du respect de nos lois. Nous le faisons dans le cadre du respect de la dignité humaine et nous le faisons dans le cadre de la concertation avec les pays de transit». La réponse du chef de la diplomatie algérienne est amplement suffisante pour démonter la campagne de dénigrement lancée contre l'Algérie. Car à bien voir, si réellement un quelconque mauvais traitement a été infligé par l'Algérie à des migrants, ce sont les gouvernements des pays d'origine de ces victimes «abandonnées» dans le désert qui devraient réagir. Or, il n'y a eu aucune réplique, ni répréhension. Même pas une demande d'explications. Ce qui prouve que l'Algérie a bien effectué le rapatriement des migrants présents illégalement sur son sol dans le cadre du respect des lois de la République, de la dignité humaine et en concertation avec les pays de transit. Par ailleurs et sur une autre question, à savoir le processus de paix au Mali, le ministre des Affaires étrangères a estimé que ce processus «avance très bien. Il ne faut pas confondre entre la mise en oeuvre des accords de Bamako, nés du processus d'Alger, et la lutte contre le terrorisme. Ce sont deux situations différentes.» Pour étayer ces dires, le ministre explique que c'est justement l'aboutissement du processus politique qui va permettre de mener efficacement la lutte antiterroriste. Au sujet d'une prétendue présence dans le Sud algérien du chef de la «coalition groupe jihadiste», Iyad Ag Ghali, Abdelkader Messahel a affirmé que les services de sécurité n'ont pas connaissance d'une telle présence. «Nous n'avons pas d'informations à ce sujet. Je l'ai dit et répété aux officiels français et les déclarations faites à la presse n'engagent que leurs auteurs.» Enfin, le ministre des Affaires étrangères a abordé la crise libyenne insistant sur le fait que les Libyens ont «suffisamment» de capacités pour régler leurs problèmes non sans rappeler que l'Algérie adhère à la démarche onusienne visant le règlement de ce conflit.