«Le mouvement ne sera pas engagé dans les échéances électorales.» Si l'accord global signé entre le mouvement citoyen et le gouvernement, stipulant «l'engagement de l'Etat à mettre en oeuvre la plate-forme d'El Kseur», n'est pas respecté, les archs n'excluront pas le retour aux manifestations de rue. Cette position a été revendiquée, hier, par Belaïd Abrika, porte-voix des archs, lors d'un point de presse tenu à la Maison de la presse Tahar-Djaout. En réponse aux dernières affirmations du premier magistrat du pays, le conférencier a déclaré: «Le principe de l'officialisation de tamazight a été arrêté définitivement lors du dernier round de conciliabules engagés avec Ouyahia». D'un côté, Belaïd Abrika se déclare surpris par la position du président de la République qui refuse, du moins pour l'heure, l'officialisation de la langue amazighe, de l'autre, il s'agrippe à l'accord global signé par le chef de l'Exécutif qui, d'après lui, a définitivement tranché cette question. Toutefois, l'orateur admet le fait que la sentence du chef de l'Etat fragilise le processus du dialogue. «L'abandon de la question identitaire et linguistique est une trahison», réplique Belaïd Abrika, soulignant que le mouvement citoyen «continuera de se battre pour parvenir à un règlement définitif de la question». Comment faire? Faut-il poursuivre le dialogue avec Ouyahia en tournant le dos aux déclarations de Bouteflika, ou existe-il une autre alternative? A cette question, le conférencier s'en tient aux dispositions ayant sanctionné le dernier épisode du dialogue gouvernement-archs et qui préconisent un travail commun pour les modalités de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur, y compris l'officialisation de tamazight. «Nous continuons aussi de travailler dans le cadre de nos structures. Nous continuons aussi de refuser l'officialisation de tamazight par voix référendaire et s'il est nécessaire de redescendre dans la rue nous le ferons», précise Belaïd Abrika, sans détours ni faux-fuyants. Il n'a pas exclu non plus la reprise du dialogue avec le chef du gouvernement, refusant sur sa lancée de s'exprimer sur «le silence observé par Ouyahia devant les déclarations de Bouteflika au sujet de l'officialisation de tamazight». Plus explicite, Belaïd Abrika déclare que les «archs ne sont pas là pour responsabiliser X ou Y, mais ils assumeront leur responsabilité entière s'il arrive quoi que ce soit». L'orateur annonce d'ores et déjà un conclave extraordinaire des archs prévu pour ce lundi. Au sujet des «rumeurs» faisant état d'une éventuelle candidature des archs pour les élections partielles du 24 novembre prochain, Belaïd Abrika dira que le code d'honneur du mouvement citoyen sera respecté et que ce même mouvement ne sera jamais engagé dans des échéances électorales.