Pour lui, il est temps de tourner la page. «Le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale est un acte fondamental et majeur pour la prospérité du pays». C'est en ces propos que M.Ghalib Benchich, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, une ONG onusienne, a tenu à exprimer son opinion sur la charte. Intervenant hier sur les ondes de la chaîne III, ce dernier a fait savoir que, du point de vue de la religion, le projet est conforme aux principes de l'Islam puisqu'il s'agit selon lui, de réconcilier les Algériens entre eux. «Dieu est le premier à être miséricordieux», a-t-il rappelé pour dire que l'être humain doit également obéir à ce principe du pardon. A travers ses propos, ce dernier voulait transmettre un message au peuple algérien en les conseillant de mettre de côté toute les rancunes et les hostilités et saisir l'occasion du référendum pour construire un avenir meilleur. Dans notre religion, argumente-t-il, le pécheur repenti est quasiment assuré du pardon du dieu. «Je crois qu'il est temps de tourner la page de cette décennie noire et d'ouvrir la porte sur de nouveaux horizons», a dit M.Benchich, car, indique-t-il, la vengeance ne règlera rien, bien au contraire elle ajoute des souffrances. Tout en faisant une lecture religieuse sur le projet de la charte, il dira que le retour aux fondements de la société traduit la noblesse du coeur. Cela dit, la démarche engagée par le président de la République n'est guère une erreur comme le prétendent certaines parties, mais une bonne solution qui permettra de sortir le pays de la crise. Mettant en avance la situation dans laquelle se trouve le pays, ce dernier affirme: «Nous sommes devant un dilemme, il faut tourner la page et sublimer les blessures». Cependant, ce dernier s'est entièrement aligné sur la position du président quant à l'exclusion des dirigeants de l'ex-parti dissous, FIS du processus de réconciliation. «Il est inconcevable de permettre aux auteurs de cette tragédie de revenir sur la scène politique», a-t-il catégoriquement tranché. Ce dernier a saisi l'occasion pour revenir sur les rôle des mosquées pour dire qu'elles ne doivent pas être des repères pour les extrémistes ou des lieux de divergence politique. «Le rôle de l'imam est d'orienter les gens dans la bonne voie, c'est-à-dire contribuer à consolider l'unité de la nation», a-t-il précisé. La participation des imams à la campagne de sensibilisation pour le projet de la charte est, à ses yeux, un devoir car il s'agit de l'intérêt du pays.