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La détention préventive: un bon médicament
Publié dans L'Expression le 24 - 07 - 2018

«Devant l'état de démence de mon mari, les enfants se tapirent sous le lit et sous l'armoire en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les insanités proférées par leur père.
A la vue des photos présentées par l'avocat de la victime, le président de la section correctionnelle du tribunal retient un regard de dégoût puis demanda à Bachir D., inculpé de coups et blessures volontaires à l'encontre de Safia L., son épouse et mère de sept enfants:
«Ce sont des traces de caresses faites à votre épouse il y a de cela une bonne semaine, n'est-ce pas?» ironise, pour commencer, le magistrat qui allait connaître ce jour-là, les travers d'un adepte de Bacchus dans tous ses états! Oui, un père de famille qui rentre chez lui à 23 heures tapantes, tenant à peine debout, qui aura passé un sacré bout de temps à chercher les clés du domicile et le trou de la serrure puis s'en prend à la mère de ses bambins d'une manière sauvage - et c'est le moins que l'on puisse écrire - mérite-t-il l' indulgence après coup?
Le détenu détourne son regard pour, probablement, ne pas se remémorer la soirée du 27 du mois écoulé où il rentra chez lui, commençant un show comme seuls les ivrognes élitiques peuvent en montrer. Il tente bien de lever les yeux bouffis, en vain! La honte l'en empêche et fortement.
Comme pour l'encourager à ouvrir la bouche, le juge lui propose d'écouter ce qui suit, comme pour l'aider à parler enfin:
«Supposons que vous soyez rentré ce soir-là, et que vous surprenez un individu en train de massacrer madame, votre épouse, quelle aurait été votre réaction?»
L'inculpé retrouva subitement la parole et s'exclama le plus sérieusement du monde, ce qui fera d'ailleurs sourire et rire la majorité de l'assistance qui a occupé dès le matin, les bancs de la vaste salle d'audience du tribunal.
«Je l'aurais bouffé, cru et personne ne l'aurait aidé! Je vous prie de me croire!»
Le magistrat souffla un instant puis reprocha à monsieur son deux poids, deux mesures. Il lui rappela qu'au moment de la furie, ses frères étaient là, quelles seraient alors leurs réactions? Devant le silence de l'inculpé, le juge fit une moue expressive et ajouta qu'il fallait d'abord réfléchir à la boisson alcoolisée et ensuite à rentrer tard pour déverser un boucan infernal. Il le sermonna durement avant de parler des enfants, le soir de la tannée reçue par madame qui avait déclaré lors de son audition par la police judiciaire et le procureur que: «Devant l'état de démence de mon mari, les enfants se tapirent sous le lit et sous l'armoire en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les insanités proférées par leur père. C'est mon mari, je ne peux le poursuivre car c'est le seul qui travaille pour ses enfants qu'il adore lorsqu'il est à jeûn. S'il vous plaît, laissez-le rentrer chez nous. Il a assez payé son délit. Nous vivons une situation insupportable. Déjà qu'il comparait sans avocat. Nous n'avons pas de quoi payer les honoraires, ni même de quoi nous rassasier. Depuis qu'il est en détention, c'est Sidi -Louardi, mon frère aîné qui nous fait vivre. Mais jusqu'à quand?»
La bonne victime a parlé en tant qu'avocate de son époux. Il avait pendant toute la «plaidoirie», de madame, lui, monsieur l'inculpé de coups et blessures ayant entraîné une incapacité de 25 jours, sauf complications, la tête baissée, entrant complètement dans son massif cou, signe évident qu'il avait honte de ce qu'il a fait à sa famille, à cause de l'alcool. C'est là, le signe évident d'un repentir qui dit son nom! Puis, le juge invite le représentant du ministère public à requérir contre cet individu qui «n'inspire que rejet et dégoût et donc n'a droit à aucune circonstance atténuante, mais au contraire, des circonstances aggravantes, dues sûrement à l'absorption d'alcool. Oui, le parquet retint cette circonstance aggravante et réclama une peine d'emprisonnement de un an ferme pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de 25 jours sauf complications.»
Entre-temps, la femme avait retenu un sanglot légitime, au moment où elle avait entendu et enregistré les demandes du procureur, qu'elle avait prises pour le verdict.
Le président avait fini de transcrire les réquisitions du parquetier. Il leva la tête en direction du détenu et articula:
«-Vous avez le droit de prononcer le dernier mot. Qu'avez-vous à dire au tribunal?
-D'abord, je demande pardon à ma femme, aux enfants, à mon beau-frère et bienfaiteur Sidi-Louardi et à la justice. Les dix nuits de taule m'ont ouvert les yeux et je le jure, je...
-Ca, ça va ce n'est pas une mosquée, ici c'est un tribunal. Les serments, sont à faire ailleurs. Et puis le tribunal vous a demandé de dire le dernier mot, pas le dernier paragraphe!»
Après quoi, le président prend le stylo et transcrit sur le siège la sentence de cette triste affaire et verra le désormais ex-détenu, s'éponger le front de satisfaction car entre les demandes du procureur et le verdict, nous notons avec joie que le père a retrouvé ses bambins le soir même du procès très bien traité par un bon juge.


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