La conjoncture est tout indiquée pour multiplier les actions de promotion de l'image de l'Algérie. L'offensive du chef de l'Etat sur le plan international n'a pas été appuyée par des actions des représentations diplomatiques. Au moment où des pays voisins, de moindre importance sur l'échiquier géostratégique, mènent des actions de lobbying en direction des milieux d'affaires, certains de nos diplomates n'arrivent pas à suivre la cadence, se contentant de gérer leurs carrières. Pourtant, la conjoncture est tout indiquée pour multiplier les actions de promotion de l'image de l'Algérie ternie par des clichés sciemment entretenus par des ONG et autres pays connus pour leur haine viscérale à l'égard de l'Algérie. Une triste réalité, favorisée par le laxisme de nos ambassades à l'étranger. Ces dernières qui ne se manifestent qu'à l'occasion de rendez-vous électoraux et/ou de visites de hauts responsables, sont loin de répondre aux attentes, aussi bien de la communauté émigrée que des grandes orientations économiques nationales. D'ailleurs, on pourrait, à juste titre, interpréter le faible taux de participation enregistré lors du dernier référendum dans l'émigration, à savoir 35 %, par le désengagement de nos chancelleries vis-à-vis des ressortissants algériens. Par ailleurs, il est à rappeler que durant la décennie de sang et de larmes traversée par l'Algérie, rares étaient les diplomates algériens, notamment dans les principales capitales étrangères, qui ont daigné défendre l'image du pays, en proie à toutes sortes de convoitises et de campagnes en règle, tendant à le discréditer aux yeux du monde. C'est sans doute les raisons qui ont amené Ahmed Ouyahia à se fâcher tout rouge, à l'occasion du séminaire des ambassadeurs et autres diplomates désignés pour des postes à l'étranger. Le chef de l'Exécutif a appelé ces derniers «à défendre farouchement les intérêts de l'Algérie et à oeuvrer à faire mieux connaître le pays auprès de leurs interlocuteurs étrangers». Il s'est déclaré même «effaré» par la méconnaissance de l'Algérie à l'étranger. Il a souligné à cet égard, l'importance d'une meilleure communication pour corriger cette situation. En effet, la remarque du chef de l'Exécutif est on ne peut plus pertinente. Dans certains pays occidentaux, à l'image des Etats-Unis, la majorité des citoyens n'arrivent pas à situer l'Algérie sur la carte géographique, au point de confondre entre «Nigeria» et «Algeria». Pis, des politologues et organisations des droits de l'homme n'hésitent pas à parler, de «gouvernement islamiste en Algérie». Le même constat a été relevé dans plusieurs régions, qui constituent des partenaires potentiels de l'Algérie. Ce qui est, encore une fois, le fait d'un manque de sensibilisation en direction de la société civile et des milieux d'affaires américains, qui gardent de l'Algérie l'image d'un pays à feu et à sang. Des «images» savamment colportées par Human Rights Watch, Amnesty International et consorts... Conscient du rôle de la communication, Ouyahia a exhorté les diplomates à accorder «un intérêt plus soutenu à la communauté algérienne établie à l'étranger». Avant de poursuivre: «J'espère que le pays commencera de plus en plus à savoir faire pour faire de cette communauté un lobby et un relais.» Le temps presse, d'autant plus que des pays arabes, dont le Maroc, la Tunisie...et l'Egypte, mènent un travail de lobbying extraordinaire. C'est ce qui a poussé Ouyahia à considérer que «si nous ne faisons pas ce travail de lobbying, les autres le feront». Tout en mettant en exergue le rôle et l'apport de la communauté en termes d'investissements et de savoir-faire, M.Ouyahia a, dans le même contexte, insisté sur l'importance d'informer la communauté sur tout ce qui se passe en Algérie. Il est donc clair que maintenant que le dossier sécuritaire est en passe d'être réglé et que le pays s'inscrit peu à peu dans la stabilité, après l'adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le ton doit être à la promotion économique. Ouyahia l'a d'ailleurs clairement fait savoir à ses interlocuteurs: «Vous partez en poste au moment où le pays vient de mettre en route son deuxième programme quinquennal de 4200 milliards de DA, soit 55 milliards de dollars.» A ce propos, et partant du principe que l'économie est devenue le socle de la politique étrangère, Ouyahia a exhorté les diplomates à sensibiliser les investisseurs étrangers, qui font montre de réticence vis-à-vis du marché algérien. En d'autres termes, il est temps de faire de l'attraction des investissements directs étrangers, l'une des actions principales de l'appareil diplomatique algérien accrédité à l'étranger.