Les gains faciles générés par ce business attirent beaucoup de jeunes désœuvrés. C'est scandaleux et inadmissible, déclarent les automobilistes qui sont apostrophés au quotidien à chaque morceau de rue de la ville de Médéa par des adolescents se proclamant gardiens de parkings. Un fléau avéré qui prend des proportions fâcheuses ! Les sommes réclamées varient de 30 à 50 DA à chaque arrêt. A raison de plusieurs arrêts par jour, l'automobiliste peut débourser jusqu'à 500 DA quotidiennement. La grande majorité des citoyens de Médéa s'accorde à dire que les ruelles de cette ville ont l'allure d'une cité livrée à elle-même. Aucun mètre carré n'échappe aujourd'hui à ces jeunes «parkingueurs» qui imposent leur diktat aux automobilistes à la recherche d'un stationnement au niveau du centre-ville. La situation devient plus inquiétante lorsque le stationnement se fait devant des établissements publics très fréquentés et indispensables pour des services rendus aux citoyens, tels que l'hôpital Mohamed Boudiaf, l'hôtel des finances, la Sonelgaz, les écoles de Bendjebes, Bouziane et autres… Aussi, les mosquées n'échappent pas à cette pratique comme aux abords de mesdjed Ennour. «Réclamer à chaque coin de rue de l'argent aux automobilistes voulant stationner est maladroit, surtout lorsque l'automobiliste transporte en urgence un malade, s'acquitte d'une quelconque facture, ou accomplissant son devoir divin», fulmine-t-on. La passivité des autorités et cette permissivité ont encouragé davantage ces jeunes «parkingueurs» sans vergogne à faire de cette pratique un «métier» comme les autres, en squattant à leur guise des bouts de rues. Ils s'autoproclament «patrons» de leur «territoire». Plus de dix millions de centimes mensuellement ! Selon des indiscrétions, un gardien d'une rue marchande peut gagner jusqu'à 4000 DA par jour, soit une mensualité dépassant les 100 000 DA. Devant ce gain facile sans effort physique ni intellectuel, il ne sera pas surprenant de voir à l'avenir des ingénieurs ou des médecins se reconvertir à ce métier ô combien juteux et pas trop difficile. Certes, on peut prétexter que la situation socio-économique actuelle de la région n'est pas florissante, mais ces jeunes veulent gagner facilement un maximum d'argent, même au détriment de la loi et de la bonne quiétude des citoyens. Ils n'ont pas besoin de suivre des stages d'apprentissage ou de faire des études universitaires pour arriver à vivre dans un véritable confort matériel. Ils comptent donc sur ce créneau de la «débrouille» pour gagner leur vie parfois dix fois mieux qu'un employé, et ce, même si cela s'apparente à du pur racket. Il est certain que les parents de ces gardiens illégaux qui sont de connivence ne se soucient guère pour l'avenir de leurs rejetons. L'APC devra se pencher sur ce phénomène pour l'organiser et le réglementer conformément aux instructions en vigueur, en délimitant avec des plaques les parkings autorisés. Les gardiens devront être identifiés par des badges ou des tenues réglementaires. L'embauche d'enfants en âge de scolarité ou de formation professionnelle devra être interdite. Il faut en finir définitivement avec cette pratique honteuse qui continue d'empoisonner au quotidien la vie des concitoyens et défigurer en même temps le visage de la ville millénaire. Car ces parkings sauvages donnent constamment des spectacles indécents, source d'accrochages et d'obscénités entre les automobilistes qui refusent de payer et ces jeunes «parkingueurs» illégaux qui n'hésitent pas à manier le gourdin face aux automobilistes récalcitrants !