Une grève de l'ensemble des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique sur le territoire national aura lieu du 9 au 11 octobre. «Nous avons choisi le mois de Ramadan car la denrée est le principal souci du citoyen, nous voulons ainsi sensibiliser les gens et l'Etat sur l'implication du vétérinaire à tous les niveaux», nous affirme le Dr Acali Saïda, lors d'une conférence de presse hier au siège du syndicat à l'Institut national de médecine vétérinaire. Ce n'est pas la première fois que les vétérinaires menacent de faire grève .En effet, un préavis a été déposé en février dernier et la tutelle avait accepté de négocier les revendications un jour avant la date fixée pour la grève. Auparavant, les vétérinaires avaient tenu une journée de protestation le jour de l'Aïd El Adha, ils avaient fait ce qu'on appelle une grève à la japonaise, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas cessé de travailler mais ont porté des brassards où il était inscrit un slogan clair: «Vétérinaire en colère». Leur protestation est restée sans réponse du ministère de l'Agriculture, pourtant leurs revendications sont légitimes et même reconnues par la tutelle: amélioration des conditions de travail, l'étude des salaires, les indemnités de permanence, de contagion et pénibilité et d'intéressement .A cela, le ministère a répondu qu'il acceptait ces revendications mais rien n'a été fait jusqu'à aujourd'hui. «Nous ne voyons rien venir, c'est injuste car le vétérinaire a une responsabilité civile et aussi pénale, à chaque fois qu'il fournit un certificat de salubrité sur une viande ou un produit, il est tenu de ne pas se tromper et s'il commet une erreur, les conséquences sont graves pour toute une population», déclare le Dr Sayad Djamal, médecin vétérinaire chargé de l'organique. Notons que le salaire d'un vétérinaire débutant est de 14.000 DA et la durée des études est de cinq ans. Rappelons aussi que les risques professionnels sont divers et dangereux , les pathologies que ces médecins rencontrent sont différentes de celles des médecins; allergies, irritations infectieuses, pathologies locomotrices accidentelles qui peuvent être très graves et la multiplicité des contacts chimiques et enfin les morsures qui entraînent souvent des décès. Ces vétérinaires travaillent essentiellement dans le secteur de l'élevage. Prévenir les maladies, améliorer la croissance du cheptel bovin et ovin, voilà leur quotidien. Aux côtés des éleveurs, ils gèrent aussi bien l'hygiène et la nutrition que la productivité et ils font tout cela dans des conditions de travail extrêmement pénibles. «Je suis sensible aux revendications de nos vétérinaires», avait affirmé M.Saïd Barkat et le syndicat avait retiré son préavis de grève en février dernier, ira-t-il jusqu'au bout cette fois ci? Le ministère prendra-t-il ces revendications au sérieux? Cela étant, les viandes ne seront pas contrôlées pendant les trois jours de grève et une menace pour les consommateurs subsiste. Un strict minimum sera assuré comme la prise en charge des cas de rage, les intoxications et les abattages d'urgence, c'est-à-dire des bêtes pouvant être malades.