La mobilisation des vétérinaires était, semble-t-il, totale. Le débrayage décrété pour hier et pendant trois jours par le Syndicat national des vétérinaires, fonctionnaires de l'administration publique, semble avoir eu l'écho escompté auprès de la corporation qui a cautionné le mot d'ordre. Ainsi et selon le Dr Akali, la grève est maintenue à travers le territoire national jusqu'au niveau des postes frontaliers. «On a pu cette fois-ci s'organiser pour défendre une cause commune alors qu'auparavant, chacun faisait cavalier seul», se réjouit notre interlocutrice. La mobilisation des vétérinaires, était semble-t-il totale, sauf pour les services minimums qui ont été assurés, précise le Dr Sayad, secrétaire nationale à l'organique. Ainsi, les abattages d'urgence (animal fracturé), les cas de rage ou encore les intoxications alimentaires collectives sont pris en charge par les vétérinaires en cette période de grève. «Nous sommes sensibles lorsqu'il s'agit de la santé de la population ou encore d'un animal souffrant», lance le Dr. Au niveau des postes frontaliers, les vétérinaires donnent leur aval lorsqu'il s'agit seulement des poussins d'un jour afin qu'ils franchissent les frontières. «Ces poussins sont très fragiles, ils risquent de mourir durant ces trois jours, ce qui nous a poussé à assurer le service minimum», ajoute M.Sayad. Pour ce qui est du contrôle de la denrée alimentaire d'origine animale ou de la viande locale ou d'importation, le Dr est catégorique: «Il n'aura pas lieu durant notre grève.» Le souci de cette corporation est de faire aboutir ses revendications qui concernent l'amélioration des conditions de travail, l'étude de salaires, les indemnités de permanence, de contagion et pénibilité et d'intéressement. La disponibilité ou pas de cette denrée très prisée en ce mois sacré, est loin d'être une préoccupation pour cette corporation. «Nous voulons sensibiliser les pouvoirs publics et les citoyens quant à l'importance de notre rôle dans la vie de tous les jours et lequel, hélas, est très mal considéré», lâche le Dr Akali. Rappelons que le salaire d'un vétérinaire débutant est de 14.000 DA. Ce n'est pas tout, ce dernier est exposé à divers risques professionnels dangereux telles que allergies, irritations infectieuses, pathologies locomotrices accidentelles qui peuvent être très graves, la multiplicité des contacts chimiques et enfin les morsures qui entraînent souvent des décès. Ce qui est certain et que ces médecins ne comptent pas lâcher prise, ils sont décidés à poursuivre leur «combat» jusqu'à ce que leurs revendications aboutissent. «Du moment que la tutelle se dit sensible à nos préoccupations mais incapable de les satisfaire, nous allons nous adresser à la plus grande instance de l'Etat pour trouver éventuellement une solution», rigole un vétérinaire. En ce premier jour de grève, selon le Dr Akali, nous n'avons vu aucune réaction de la part de la tutelle. «Le ministère fait la sourde oreille», se désole notre interlocutrice.