L'invasion acridienne et la sécheresse qui ont sévi cette année en Algérie n'ont pas influé sur le cours des prix du mouton toujours à la hausse. Même l'importation de viandes fraîches durant le Ramadan n'a pas réussi à tempérer les ardeurs de certains maquignons, sous la coupe d'intermédiaires véreux, décidés à lâcher la bride aux prix de la viande ovine, devenue un produit hors de portée des petites bourses. C'est pour inverser cette tendance à la hausse et pour permettre aux Algériens de sacrifier le mouton de l'Aïd El Adha, que l'idée d'importer des bêtes vivantes a vu le jour. Si pour les régions Centre on annonce l'importation de plus de 12.000 bêtes, pour l'Oranie ce sont 11.000 qui sont annoncées dans les prochains jours. «Vous savez, pour cette année, vous pourrez trouver des moutons à 50.000 DA», dira un maquignon rencontré aux abattoirs d'Oran. Ces moutons, qui pourraient être importés du Venezuela ou de l'Australie, pourraient être déchargés la semaine prochaine au port d'Arzew, équipé pour recevoir ce genre de marchandise, nous dit-on. Elle pourrait voir des opérateurs publics et privés engagés dans la course. Toutefois, il faudrait rappeler ici que la législation douanière exige pour toute importation de bêtes sur pied, une période d'isolement sanitaire (une mise en quarantaine), avant de leur permettre de fouler le territoire national. L'Aïd approche à grands pas et théoriquement le temps ne permet plus de soumettre les bêtes qui seront importées à l'isolement sanitaire obligatoire. Les services des douanes dérogeront-ils à cette règle pour influer sur la courbe des prix? Il faudrait ici préciser que durant l'année 2004, les services du ministère de l'Agriculture ont enregistré l'importation de 11.604 têtes de mouton dont 71 destinées à la consommation, 506 pour l'élevage et 11.027 destinées à la production. Ces chiffres dépassent de loin ceux enregistrés durant l'exercice 2003 et qui n'étaient que de 3000 têtes importées.