Les échanges commerciaux entre les deux pays iront crescendo à la faveur d'une coopération tous azimuts. La visite effectuée à Alger par le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a été mise à profit par les deux parties dans le but de préparer trois rendez-vous importants tant au plan bilatéral qu'international : la prochaine visite de José Luis Zapatero en Algérie, s'informer du prochain sommet de la Ligue arabe et débattre du Processus de Barcelone. Au plan bilatéral, M. Moratinos a souligné l'excellence des relations qu'entretiennent les deux pays dans le cadre du traité d'amitié qui les lie et leur volonté de «construire une relation structurée, stratégique et fondamentale». Un cadre qui permet de poursuivre une relation de proximité sur le plan économique, notamment par des échanges très importants en matière énergétique, et sur le plan politique par une concertation touchant des dossiers aussi divers que la diplomatie parlementaire, les échanges entre les collectivités locales, la justice ou encore, la sécurité. «Les rapports avec l'Algérie sont des rapports exceptionnels, extraordinaires et excellents et on doit continuer sur cette volonté en vue de construire ensemble une relation structurée, stratégique et fondamentale», a affirmé M.Moratinos dans un entretien à la Radio algérienne avant d'ajouter «l'année 2005 s'annonce très positive avec beaucoup d'espoir». «Une année qui s'inscrit comme une priorité dans le plan énergétique national, au plan de coopération économique», en réponse à une question relative à la construction d'un gazoduc sous-marin, d'une capacité de 4 milliards de m3 par an, devant relier la ville algérienne de Beni Saf à la ville espagnole d'Almeria. Les travaux de construction du gazoduc par le consortium Medgaz doivent être achevés en 2007. L'Algérie fournit actuellement à l'Espagne près de 60% de ses besoins en gaz, via le gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui passe par le Maroc et est entré en service en 1996. Le chef de la diplomatie espagnole a par ailleurs, annoncé la visite en Algérie, le 11 janvier, du ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce. Concernant les investissements espagnols en Algérie, M.Moratinos a affirmé qu'ils se portent de «mieux en mieux». En 2003, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à 3,7 milliards de dollars. Qualifiant de «très bonne» la coopération algéro-espagnole dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, M.Moratinos a affirmé que «l'Espagne c'est aussi un pays qui a malheureusement souffert comme l'Algérie du fléau du terrorisme et on doit travailler main dans la main». Pour M.Moratinos, les attentats du 11 mars 2004 à Madrid montrent qu'il faut aborder avec l'Algérie tous les thèmes mondiaux et, en particulier, la lutte antiterroriste. «Il va falloir faire en sorte que les services de renseignement et la police collaborent davantage pour faire face à ce défi», a souligné le chef de la diplomatie ibérique. Dans ce contexte, M.Moratinos a estimé que «la seule chose qu'il faut faire c'est renforcer et travailler dans des enceintes internationales que ce soit aux Nations unies, au forum méditéranéen ou dans le cadre du processus de Barcelone». Interrogé sur la question du Sahara Occidental, M.Moratinos a affirmé que «l'Espagne et l'Algérie ont la capacité d'influence pour assister les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à avancer vers le règlement du conflit conformément à la légalité internationale».