Rome cherche à convaincre le maréchal Haftar d'adhérer au plan onusien de sortie de crise porté par Ghassan Salamé qui doit ces jours-ci soumettre un bilan de son activité au Conseil de sécurité, et ce avant la conférence de Palerme. Selon des sources locales au centre de la Libye, une attaque de Daesh a entraîné la mort d'au moins quatre personnes tandis que huit autres ont été enlevées dans cette région de Joufra où se sont repliés les combattants du groupe terroriste chassé de Syrte, voici plus d'un an, au terme de violents combats qui ont duré plusieurs mois avec les milices de Misrata. Ce sont, ont indiqué ces mêmes sources, trois jeunes civils et un policier qui ont perdu la vie au cours de cette attaque qui a eu lieu très tôt le matin dans le village d'al-Fuqaha, à plus de 800 km au sud de la capitale Tripoli. Il semble que les assaillants se soient ensuite repliés vers les montagnes d'al-Harouge, plus au sud de la zone attaquée, emportant avec eux les huit otages. Un député du parlement qui siège à Tobrouk, Ismaïl al Cherif, a quant à lui évoqué la décapitation de cinq civils par un groupe venu, a-t-il estimé, à bord de 25 véhicules. Ces assaillants auraient en même temps mis le feu aux postes de police et aux bâtiments publics du village attaqué. L'année dernière, le maréchal Haftar a investi à la tête de ses forces armées la région de Joufra où des milices extrémistes vaient établi leur base tout en lançant des raids périodiques sur le croissant pétrolier avant que les éléments de Daesh ne s'y regroupent pour y commettre, à leur tour, des attaques répétées. C'est ainsi qu'en août dernier, Daesh a revendiqué l'une d'entre elles qui avait fait 11 morts dont neuf soldats de l'armée nationale libyenne auto proclamée de Haftar. Depuis la perte de Syrte reprise par les milices proches du gouvernement d'union nationale de Fayez al Serraj, en décembre 2016, le groupe Etat islamique parvient à survivre et à procéder par a-coups à des offensives meurtrières, malgré les opérations tentées par le GNA en avril 2018 pour en finir avec cette menace terroriste. Confronté à cette pression et aux raids des drones américains dans le sud de Syrte, Daesh s'est peu à peu replié vers le désert où il a opéré une connexion avec d'autres mouvances extrémistes mais ses attaques imprévisibles continuent de maintenir un climat d'instabilité et de peur comme en témoigne l'attaque suicide du 11 septembre contre le siège de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), au coeur même de Tripoli, qui a fait deux morts et dix blessés. Quatre mois auparavant, il avait mené aussi un attentat contre la Haute commission électorale à Tripoli, qui avait fait 14 morts. C'est dans ce contexte que le maréchal Khalifa Haftar, effectue depuis dimanche une visite à Rome en prévision de la conférence internationale sur la Libye prévue à Palerme (Sicile) les 12 et 13 novembre, selon un communiqué du bureau du chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte. Le maréchal libyen a été reçu par M. Conte lundi après-midi et il s'est ensuite entretenu avec le ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi. A en croire les médias italiens, Rome cherche à convaincre le maréchal Haftar d'adhérer au plan onusien de sortie de crise porté par Ghassan Salamé qui doit ces jours-ci soumettre un bilan de son activité au Conseil de sécurité, et ce avant la conférence de Palerme.Vendredi, M. Conte avait déjà reçu successivement Fayez al-Sarraj, chef du le gouvernement d'union nationale (GNA), puis Ghassan Salamé qui espère que la conférence de Palerme pourrait «donner un signal essentiel de soutien de la communauté internationale au processus politique, dans une phase particulièrement importante».