La nouvelle orientation économique suggère la révision du dispositif et le contrôle des changes. Faut-il opter pour l'ouverture du marché sans l'existence d'un marché des changes et de la devise ? C'est une question qui s'invite au centre des controverses et qui s'impose avec acuité notamment en cette première phase qui intervient après la proclamation de l'ouverture économique. Une réclamation a, en tout cas, été articulée allant dans le but de prévoir des mesures dans le cadre de la loi de finances 2006. Pour l'heure, seules les transactions des importateurs disposant de liquidités requises sont autorisées. Il faut dire dans la foulée que le règlement du conseil de la monnaie et du crédit concernant les recettes des exportations «n'a pas été modifié depuis plus de douze ans» malgré la liberté de change accordée aux importateurs dans le même temps, observe M.Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (Cap). Les premiers intéressés par l'offre des privatisations, mais surtout les premiers concernés par l'ouverture du marché reviennent sur le sujet et suggèrent d'inscrire des mesures de contrôle dans le texte de la prochaine loi de finances. Le mécanisme réglementaire actuel donne lieu à des « détournements de recettes en devises qui alimentent le marché parallèle de la devise». Explication : lequel constat induit inéluctablement à la minoration des coûts et non- déclaration des ventes, ce qui engendre une évasion fiscale et un déséquilibre budgétaire auxquels il faut remédier. En effet, un bon nombre de personnes ont recours à des opérateurs de change travaillant à contre-courant de la réglementation. Cette situation qui nécessite un assainissement inévitable vient relancer un projet qui traîne lamentablement la patte et qui suggère l'ouverture et l'officialisation de bureaux de change privés. Afin d'y remédier, certains professionnels estiment que le dispositif actuel n'a plus le droit d'exister et des «amendements révolutionnaires» doivent figurer dans la prochaine réglementation. En matière de mouvement de capitaux, le constat est que le marché parallèle de la devise brasse des chiffres d'affaires non déclarés, croissants pendant que l'entreprise se débat contre des difficultés à financer ses investissements et son exploitation. Les estimations avancent un chiffre d'affaires dépassant les 10 milliards de dinars par an. La nouvelle orientation économique adoptée par l'Exécutif suggère la révision du dispositif et le contrôle de change afin de mieux gérer cette transition. S'exprimant devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (Apn), Boualem M'rakach, dirigeant de la Cap, recommande, en guise de modifications, la restitution intégrale des produits en devises de l'exportation et une disposition qui mettrait fin aux pratiques illégales. En outre, la reconnaissance de l'activité des bureaux de change privés s'avère devenir une nécessité. Chose qui, de plus, permettrait à la banque d'Algérie de maîtriser le flux des échanges et, à la fiscalité d'identifier ces opérateurs. Le gouvernement, en plein dialogue avec les investisseurs et le patronat, qui paraît plus que jamais décidé à s'investir pleinement dans le choix de l'ouverture économique, est appelé à prendre des mesures visant à encourager le rapatriement des capitaux et assainir le marché des changes, mais surtout drainer des ressources considérables au Trésor public.