«un statut particulier pour la wilaya d'Alger est plus qu'impératif.» Des armes juridiques et une panoplie de réglementations incitatives, telle est la nouvelle vision de la ville d'Alger que propose Dr Atmane Laouche, membre de l'APW d'Alger et ex- président de la commission emploi qui s'est déplacé, avant-hier, à notre rédaction. Elle vise, selon lui, une meilleure intégration économique, sociale et environnementale dans le but de permettre un développement durable. «Au vu de la situation qui prévaut sur la gestion et la prise en charge de notre ville d'Alger, je déclare notre détermination de faire cesser les prises en charges occasionnelles de notre wilaya», affirme Dr. Laouche. En parlant de prise en charge occasionnelle, il sous-entend tous les projets qui sont lancés pour la réhabilitation de la capitale et qui n'aboutissent pas. Evoquant le projet «Blanche Alger», initié par les deux ministères, respectivement de l'Environnement et de la Solidarité nationale, notre interlocuteur estime que ce projet vient un peu tard. «Nous n'avons pas encore une politique définie de la ville. Il faut aller au fond des problèmes. L'opération de nettoyage ne sera pas utile si les mentalités ne changent pas». Notons que le projet «Blanche Alger» a été initié en mars dernier par les deux ministères. Il consiste en la création de projets associatifs pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens, c'est-à-dire l'environnement et les espaces verts. Ce projet a démarré dans cinq wilayas pilotes dont Alger et sera généralisé prochainement dans toutes les régions du pays. Il permet de définir une politique d'assainissement globale et cohérente de nos villes avec des actions. Par ailleurs, le docteur Laouche lance un appel pour un statut particulier de la wilaya d'Alger qui est, selon lui, plus que jamais «impératif pour une politique de gestion responsable, claire, efficace et rigoureusement durable de notre ville et ceci dans tous les secteurs». Pour lui, il faut asseoir une nouvelle approche d'une capitale méditerranéenne. Le docteur Laouche estime qu'il reste beaucoup à parfaire «afin de booster les énergies qui convergent dans le sens de rehausser la capitale dans le giron des capitales du Bassin méditerranéen». Il reconnaît néanmoins les efforts colossaux sur lesquels les pouvoirs publics ne lésinent aucunement et les compétences que recèle la wilaya avec son exécutif. Des assises de réflexion doivent être, selon lui, mises en place avec la contribution constructive et bénéfique d'où qu'elle vienne. «Il n'est plus toléré d'attendre et apprivoiser cette léthargie qui nous empêche d'aller de l'avant alors que ses élus doivent être au devant de la scène pour remédier efficacement à ses différents fléaux». «Alger a besoin de ses élus. Notre mutisme et notre passivité ne construiront certainement pas Alger et ne feront que nous détourner de notre engagement vis-à-vis de la population algéroise et l'Algérie en général».