Elles sont proposées à la vente, moyennant 500 millions de centimes au niveau de nombre d'agences immobilières. Le problème du logement en Algérie n'est pas une affaire de projet, mais de transparence dans la distribution. D'après des statistiques récentes, près de 1,8 million de logements sont inhabités à travers le territoire national. En outre, des dizaines de milliers de logements ne trouvant pas preneur, sont fermés à longueur d'année, en raison de l'absence d'une réelle volonté pour débloquer la situation. Il faut savoir, par ailleurs que près de 5000 «carcasses» sont actuellement en vente à Alger. Bâties sur des terrains attribués par les agences foncières, les APC et les DEC, les «carcasses» de maisons sont actuellement proposées pour la vente moyennant 500 millions de centimes au niveau de nombre d'agences immobilières. Le phénomène a connu un essor considérable au cours de la période allant de 1994 à 2002. Encore une fois, ce sont les coopératives immobilières qui ont bénéficié de terrains attribués par les APC et les DEC qui se sont succédé durant cette période sombre de l'histoire de l'Algérie. A ce jour les «bénéficiaires» des terrains qui ont érigé par la suite l'ossature de la future habitation ne sont pas régularisés et ne disposant d'aucun document légal, décident de vendre leurs «carcasses» Ils ont entamé les travaux de construction sur simple décision et attestation sans aucune valeur juridique. En fait, les affaires de dilapidation du foncier en Algérie, dans lesquelles ont été impliqués nombre de responsables, walis, maires et directeurs de banque, ne surprennent guère l'opinion publique. La dilapidation de deniers publics et leur utilisation à des fins personnelles, l'atteinte au foncier agricole, l'abus de pouvoir et corruption, ces griefs entre autres, sont reconnus à chaque fois à l'encontre des responsables en question une fois entre les mains de la justice. L'affaire de l'ex-wali de Blida et tant d'autres encore révélées dans la presse nationale ne seraient que la partie visible de l'iceberg. L'Algérie qui a survécu au terrorisme islamiste, survivra-elle à la mafia du foncier, de l'immobilier et tout ce qui représente un intérêt? Le défi est des plus rudes, car en plus de la complexité du dossier, les personnes impliquées dans ces affaires de malversation, telle des araignées ont tissé leur toile à tous les niveaux.