Une enveloppe de 1,2 milliard de dollars a été investie durant les deux années précédentes. Alors que des sommes importantes ont été consacrées pour le développement de la sécurité industrielle au niveau de nos installations pétrolières, la défaillance de ce système se confirme de plus en plus. Le P-DG du groupe Sonatrach, M.Mohammed Meziane, a révélé, lors d'une conférence qu'il a animée mardi dernier à Oran, qu'une enveloppe de 1,2 milliard de dollars a été dépensée durant les deux dernières années pour le développement de la politique HSE "santé, sécurité et environnement". Une partie de ce budget a été consacrée à l'amélioration de la sécurité des unités industrielles du groupe. Résultat, depuis le fameux incident de Skikda survenu en janvier 2004, le feuilleton des incidents ne cesse de continuer en provoquant des dégâts humains et matériels évalués à des milliards de dinars. Cela dit, il ne suffit pas de dépenser des sommes faramineuses, mais il faut également instaurer une politique de suivi et de contrôle des projets. D'ailleurs, la question qui se pose actuellement est de savoir si cet argent a été concrètement utilisé dans le développement des projets solides, en mesure de renforcer la sécurité industrielle. Il est clair que si cet argent avait été rationnellement investi, il n'y aurait pas eu autant d'incidents en deux ans. Fragilisé par le scandaleux incident de Skikda, le P-DG a démontré l'engagement de son groupe à relever le défi de la sécurité industrielle. Dans cette perspective, le groupe va mettre sur pied un programme de formation dans les domaines de la santé et la sécurité industrielle conforme aux nouvelles orientations et aux nouveaux engagements définis par la réglementation en vigueur. Le groupe Sonatrach, explique t-il, a élaboré dans ce sens, un programme ambitieux s´appuyant sur la sécurisation de ses activités et le contrôle des risques à travers des modèles et des expériences internationaux. Parallèlement aux efforts menés à l´intérieur des installations, Sonatrach engagera une dynamique de communications, à travers l´organisation de campagne de sensibilisation en direction des familles habitant les abords des unités industrielles. La gestion des crises et des urgences, a indiqué M.Meziane, a fait l´objet d´un contrat de coopération signé avec la fondation norvégienne (DNV) spécialisée dans la mise en place de systèmes de gestion des crises et des urgences (ICS). D´autre part, la direction générale poursuit l´opération d´élaboration des voies et moyens pouvant contribuer à la sécurisation des installations en tenant compte de ses spécificités, de son environnement, pour pouvoir mettre en application le programme intégré "santé, environnement et sécurité" dans les meilleurs délais. M. Meziane a annoncé, à cet égard, que le programme de l´organisation de la sécurité sera élaboré et réaménagé en tenant compte des nécessités de gestion des risques et dangers. Des plans de travail préventifs permettront d´éviter les dangers et les risques d´accidents. "C´est pourquoi les unités industrielles sont tenues d´évaluer et d´étudier les risques et d´envisager des plans adaptés de sécurité prévoyant des exercices de simulation destinés au personnel", a indiqué le P-DG de Sonatrach. Evoquant l'accident de Skikda, le P-DG a fait savoir que la sécurité est l´affaire de tous. Elle implique, précise-t-il, les responsables des unités et des secteurs, les personnels et les responsables des régions. Cet incident a permis, affirme-t-il, de découvrir des lacunes en matière d´évaluation des risques, de respect des normes de sécurité, de maintenance des équipements, d´absence de moyens d´intervention et d´organisation des opérations de lutte et de secours.