Près de 2000 interventions et plus de 1000 contraventions enregistrées. Les commerçants véreux et malhonnêtes ne se lassent pas de transgresser les lois et n'hésitent pas à profiter du mois de grande consommation qu'est le Ramadan pour s'enrichir ou tenter pour le moins de le faire aux dépens du citoyen qui n'en finit pas d'être «saigné» pour assurer la «chorba» familiale. En effet, durant les deux premières décades du Ramadan, a indiqué à L'Expression le sous-directeur de l'organisation et de l'information commerciales auprès de la direction commerciale de la wilaya d'Alger, Abdelaziz Djerboua, 1891 interventions sur le volet de la qualité seulement ont été effectuées par les services de contrôle de la direction du contrôle et des prix (DCP). Ces opérations de contrôle de tous les commerces d'alimentation confondus (consommation générale, alimentation, boucherie, marchands de volaille, ainsi que les marchés de fruits et légumes), ont abouti à l'établissement de 1033 procès-verbaux. L'action des agents de contrôle ne s'arrête pas là puisqu'ils ont procédé durant cette période à la saisie de produits de consommation dont la valeur s'élève à 769.303 dinars. Ce niveau est plus élevé que celui atteint lors de la première décade du Ramadan. Les infractions les plus rencontrées ont trait en premier lieu à l'hygiène, détention et mise en vente de produits non conformes ou impropres à la consommation. Il rappellera l'action menée par ses agents dans une opération éclair menée à Chéraga il y a quelques jours et qui avait permis la saisie de 1,2 tonne de volaille à abattre dans un abattoir clandestin sans contrôle vétérinaire en cette période de menace de grippe aviaire. Elles ont concerné en outre le défaut d'étiquetage non apparent sur des produits «anonymes» devant indiquer, obligatoirement en langue arabe et facultativement en langue étrangère, le nom du fabricant, l'origine et autres renseignements divers sur le produit. Pour ce qui est du volet de la pratique commerciale, soit «les prix» comme appelé usuellement, 2091 interventions ont été opérées causant l'établissement de 1260 procès-verbaux. Elles ont concerné surtout les défauts de publicité, dont fait partie l'affichage des prix. Le défaut de présentation du registre du commerce et de facturation ont été les cas les plus rencontrés avec 98% notamment effectuées auprès de détaillants. La nouvelle loi réglementant les pratiques commerciales de cette activité, votée en juin 2004, devrait être appliquée incessamment. Elle prévoit des amendes allant de 5000 à 100.000 DA, ce qui pourrait, espère notre interlocuteur, décourager certains. Djerboua a regretté le manque flagrant d'agents de contrôle qui atteint à peine le chiffre dérisoire, pour une capitale, de 157 agents pour quelque 120.000 commerçants dont le nombre augmente sans cesse. Evoquant les marchés informels, ce responsable expliquera que les autorités veulent réguler cette activité parallèle en recensant ceux qui la pratiquent. Les espaces vides sont occupés régulièrement par la wilaya qui y installe des marchés organisés près des lieux les plus achalandés. Le ministère du Commerce collabore étroitement avec la wilaya pour mener à bien cette opération de réhabilitation. Répondant à une question sur les «faux importateurs», Djerboua a confirmé la déclaration du DG du Registre national du registre du commerce (RNC), Dhif Mohamed, qui avait déclaré à L'Expression qu'il n'existait pas de faux importateurs. Djerboua a indiqué qu'il existe des affairistes fortunés qui louent le R.C d'un petit commerçant, au demeurant, en règle vis-à-vis de l'administration pour importer en son nom. C'est ce dernier malheureux qui «paie la sauce» auprès des impôts, la douane et la police, citant le cas d'un jeune commerçant de 18 ans qui a reçu une imposition de deux cents millions de dinars, nouvelle qui a failli coûter la vie à son pauvre père interloqué.