Les deux dirigeants ont déjeuné en tête-à-tête à La Monnaie de Paris, a déclaré l'Elysée, soulignant la «bonne relation» bilatérale entre «deux partenaires importants». Le prince héritier de Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, s'est entretenu de la situation au Moyen-Orient avec le président français Emmanuel Macron hier, à Paris, sur fond de conflit au Yémen et de l'affaire Khashoggi. Les deux dirigeants ont déjeuné en tête-à-tête à La Monnaie de Paris, a déclaré l'Elysée, soulignant la «bonne relation» bilatérale entre «deux partenaires importants». Il s'agissait de leur troisième rencontre depuis que M. Macron a pris ses fonctions de chef de l'Etat après la visite du prince héritier à Paris le 21 juin 2017 et le déplacement du président français dans les Emirats pour l'inauguration du Louvre Abou Dhabi en novembre 2017.Le prince ben Zayed, qui dînera dans la soirée avec le Premier ministre Edouard Philippe, est resté discret pendant sa visite. Aucune prise de parole publique n'était prévue au cours de ses entretiens. Les deux dirigeants ont discuté de la stabilité au Moyen-Orient, de la lutte contre le terrorisme, de la guerre au Yémen, de l'Iran et de la situation en Libye, a précisé l'Elysée. L'Arabie saoudite, alliée des Emirats dans la guerre au Yémen, a vu son image profondément ternie par le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi par des agents saoudiens le 2 octobre dernier, à Istanbul. Les interrogations portent en particulier sur la responsabilité dans cet assassinat du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, par ailleurs proche de Mohammed ben Zayed. Le président américain Donald Trump n'a pas exclu mardi une implication de Mohammed ben Salmane mais averti que quoi qu'il en soit, cela ne remettrait pas en cause la relation «inébranlable» entre Washington et Riyadh. La France, elle aussi soucieuse de préserver ses relations avec l'Arabie saoudite, reste également très prudente dans cette affaire. A la différence de l'Allemagne, elle n'a encore pris aucune sanction même si elle a promis lundi des décisions «très rapidement».»Nous demandons que les responsabilités soient clairement établies et que les auteurs des faits en répondent dans le cadre d'un véritable procès», a souligné hier la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Paris pousse en revanche à des pourparlers de paix au Yémen, où les forces gouvernementales, appuyées par l'Arabie saoudite, les Emirats, et les rebelles houthis se livrent une guerre sanglante depuis 2015. Emmanuel Macron et Mohammed ben Zayed ont aussi discuté des investissements émiratis en France, que Paris souhaite voir se développer. Les Emirats arabes unis, un groupement de différents émirats du Golfe, sont un des principaux acheteurs de matériel militaire français et un allié stratégique de Paris, qui a d'ailleurs une base aérienne dans la capitale Abou Dhabi.