En hommage aux lycéens de Mantes-la-Jolie, les Gilets jaunes mains sur la tête La mobilisation à Paris a fait «beaucoup plus de dégâts» que celle du 1er décembre, a estimé le premier adjoint de la maire Anne Hidalgo. Les yeux restent braqués en France sur le président Emmanuel Macron, dans l'attente de réponses à la crise des Gilets jaunes, au lendemain d'une mobilisation avec de nouvelles violences et un nombre record d'interpellations. Une semaine après les images d'émeutes qui avaient fait le tour du monde, les manifestants n'ont pas renoncé à défiler dans la capitale française et dans plusieurs villes de province, éprouvées par des débordements et de fortes dégradations. Au niveau national, la mobilisation de ces Français modestes, née sur les réseaux sociaux et qui entre dans sa quatrième semaine (manifestations, barrages filtrants, sit-in), a réuni 136.000 manifestants, preuve qu'elle ne faiblit pas. A Paris, ils ont été plus nombreux (10.000 contre 8000 le 1er décembre). Pour tenter d'éviter des scènes de guérilla urbaine, les forces de l'ordre ont procédé à un nombre record de 1.082 interpellations à Paris, selon la préfecture. Un bilan en très nette hausse par rapport à la précédente mobilisation (412 personnes interpellées). A Paris encore, barricadée de façon exceptionnelle dans divers quartiers stratégiques, les violences ont été nombreuses: voitures brûlées, vitrines brisées, heurts entre manifestants et forces de l'ordre, tirs de gaz lacrymogène en particulier sur la célèbre avenue des Champs-Elysées... En pleine préparation des fêtes de Noël, les commerçants ont été nombreux à baisser le rideau samedi. La mobilisation à Paris a fait «beaucoup plus de dégâts» matériels que celle du 1er décembre, a renchéri Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire Anne Hidalgo. En province, notamment à Bordeaux et Toulouse (sud-ouest), mais aussi à Marseille (sud-est) et Nantes (ouest), heurts et dégradations ont été importants. Dans plusieurs villes, des voitures et du mobilier urbain ont été incendiés, des vitrines saccagées et des magasins pillés. Face à un mouvement hors des cadres établis, les regards sont tournés vers Emmanuel Macron, à la recherche d'une sortie politique. Les Gilets jaunes sont issus majoritairement des classes populaires et moyenne. Cette France des fins de mois difficiles se dit excédée par la politique fiscale et sociale d'Emmanuel Macron. Leur mobilisation est devenue le creuset d'autres contestations françaises (lycéens et étudiants, routiers, agriculteurs, ambulanciers). Emmanuel Macron a été vertement critiqué par une quinzaine de maires et élus des Yvelines (région parisienne) lors d'une rencontre à l'Elysée vendredi, qui ont dénoncé, pendant trois heures, devant lui, sa méthode de réforme «catastrophique» et «inappropriée», rapporte dimanche le quotidien Le Parisien.