La révision salariale sera réclamée dans le cadre d'un «pôle syndical». Pas de repli pour les organisations autonomes, membres du Comité national pour les libertés syndicales (Cnls), nonobstant le silence observé par les autorités quant à la réponse «longtemps attendue» au sujet du pacte social alternatif proposé aux pouvoirs publics. La tendance n'est pas à l'abandon des revendications, car, d'après Tahar Besbas, président du Cnls, «la trêve du Ramadan n'est guère synonyme de renonciation». A en croire ses dires, les neuf syndicats autonomes reviendront à la charge dans les tout prochains jours dans le cadre d'une entrevue qui devra se tenir, éventuellement, la semaine prochaine. «Signe de la volonté de fermeté affichée par les destinataires du projet social» suggéré par les syndicats autonomes, «aucune réponse n'est encore reçue». Mais cette réplique non articulée encore de la part des autorités ne semble pas dissuader la mobilisation des neuf membres du Comité national pour les libertés syndicales qui s'apprêtent à se mettre de nouveau autour de la table des débats. «Les actions ne doivent être discutées et décidées que dans le cadre d'une réunion intersyndicale devant regrouper les organisations du Cnls», laisse entendre notre interlocuteur qui précise que chaque syndicat est «souverain dans ses positions et décisions». Même la révision salariale à laquelle s'agrippent tous les travailleurs sera réclamée dans le cadre d'un «pôle syndical», disait Tahar Besbas, en réponse à une question relative à la revendication salariale qui, paraît-il, risque d'être abandonnée par l'Ugta. Quoi qu'il en soit, le projet d'un «pôle syndical» est en voie, une initiative qui, d'après notre interlocuteur, tend à unifier les rangs de toutes les organisations syndicales. Il s'agit d'une confédération intersyndicale qui s'avère être une alternative incontournable «pour créer un pôle syndical et faire front ainsi aux nouvelles donnes sociales qui s'imposent», considère le porte-voix du Cnls. S'agissant toujours de la revendication salariale, un projet qui traîne lamentablement la patte, Tahar Besbas pense que la Centrale syndicale, partie prenante de la tripartite, «n'est pas en mesure d'arracher une révision salariale». Ce point de vue du président du Cnls, énoncé sans trop de peine, repose sur le fait que «l'Ugta n'a rien encaissé ni dans le cadre de la bipartite ni dans le cadre de la tripartite», concernant bien évidemment la revendication salariale. Celle-ci, à en croire Tahar Besbas, s'impose avec acuité, compte tenu de l'embellie financière. La relance de la revendication salariale par les syndicats autonomes tend à «asseoir une politique réelle et adéquate des salaires pour chaque catégorie», explique notre interlocuteur. Pour étayer ses dires, il dira qu'en 1994, à titre indicatif, il a été quasi impossible de parler d'une révision salariale, en référence aux réserves de change, au prix du brut et aux dettes qui pesaient à l'époque lourdement. Ce qui veut dire selon, M.Besbas, que «les réticences du gouvernement n'ont plus raison d'être». Notre interlocuteur perçoit négativement un projet d'un pacte économique et social qui ne servira pas à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Au sujet du pacte social et économique, en cours de confection, le porte-parole des neuf syndicats autonomes déclare «ne pas être au courant du contenu ni de ses aboutissements». Néanmoins, Tahar Besbas, même s'il regrette le fait de n'y avoir participé, se dit favorable si le projet de la tripartite s'occupe effectivement des conditions socioprofessionnelles des travailleurs. «Paradoxal», a-t-il qualifié, s'interrogeant sur l'acquiescement de la pluralité patronale et le refus de la pluralité syndicale.