C'est la banque d'affaires Rotschild-France qui va accompagner l'ouverture du capital du Crédit populaire Algérien (CPA). Cette banque l'a remporté devant deux autres banques, l'une française l'autre espagnole, qui ont soumissionné à l'appel d'offres commerciales émis par le ministère des Finances. Celle-ci a donc été retenue pour accompagner et assister le ministère des Finances dans la préparation, la conduite et l'exécution de l'ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA) dont la démarche avait été qualifiée par le FMI en septembre dernier de satisfaisante, bien qu'il ait émis, en décembre 2004, un sévère réquisitoire sur le système bancaire algérien en général et sur la privatisation des banques de manière particulière. L'offre commerciale présentée par Rotschild s'élève à 470.550 euros. Les deux autres banques en lice à cette ouverture des plis commerciaux pour ce projet, sont le groupe Lazard (France) et Santander (Espagne). Rotschild disposera d'un délai d'une année pour trouver acquéreur pour le capital soumis à privatisation dont elle aura à fixer le montant en accord avec le ministère des Finances. Le CPA, une banque publique de premier plan, qui a réalisé en 2003 un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de dinars, est doté d'un capital social de 21,6 milliards de dinars. Avec cette prise d'accompagnement provisoire d'ouverture d'un capital d'une banque publique par une institution financière étrangère, les réformes bancaires et financières attendues et requises instamment par les investisseurs tant nationaux qu'étrangers, et dont la non-mise en oeuvre freine sérieusement l'élaboration d'une véritable économie de marché, ont pris un bon départ avec cette action, estiment les analystes. Cette réforme, engagée depuis 1999, entre dans sa phase active avec cette opération qui a d'ailleurs intéressé plusieurs établissements bancaires étrangers, outre les deux banques française Lazard et espagnole Santander, qui ont soumissionné aux côtés de Rotschild, le groupe bancaire italien Sanpaolo Imi était fort séduit par l'accompagnement de la privatisation du CPA, comme l'avait affirmé son président Enrico Salza, lors d'une conférence tenue fin octobre à Naples sur les biens culturels en Méditerranée. L'urgence d'une réforme bancaire et financière a maintes fois été réclamée pour justement accompagner le passage d'une économie planifiée à une économie de marché, une démarche fort complexe. Le ministre de la PME et de l'Artisanat avait regretté que «le système financier n'ait pas accompagné (comme il se doit) l'évolution de l'activité économique...créant ainsi un déséquilibre» rappelant, à cette occasion que le président de la République avait personnellement interpellé en 2004 les banques à s'engager plus dans le processus de développement économique et de faciliter l'octroi des crédits.