En important 5 millions d'unités de vaccin antiviral, l'Algérie assure la vaccination de 25% de la population. Dans une déclaration rendue publique hier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que le virus de la grippe aviaire arrivera un jour ou l'autre. «Ce n'est qu'une question de temps avant qu'un virus de grippe aviaire ne se transforme en une souche hautement pathogène pour l'homme», a déclaré hier M.Lee Jong-Wook, directeur général de ladite organisation, à l'occasion de l'ouverture de la Conférence mondiale de la santé. «Nous ne savons pas quand cela va arriver, mais nous savons que cela va se produire», a-t-il assuré devant les quelque 400 experts et représentants de pays et d'organisations internationales, réunis pour mettre au point un plan d'urgence mondial contre la grippe aviaire. Pour venir à bout de cette sérieuse menace, le DG de l'OMS a incité les participants aux travaux de cette conférence à trouver un accord large et global sur les moyens de contrôler la transmission du virus entre les oiseaux ainsi que d'oiseaux à l'homme, d'une part, et de renforcer le système de détection du virus en assurant notamment l'indemnité des paysans dont on détruit les volailles. Il est également question d'accroître les capacités de production de vaccins et de médicaments antiviraux d'autre part. Ce qui confirme, en outre, la gravité de cette épidémie, c'est le fait que c'est pour la première fois, qu'une conférence sur ce sujet est organisée par quatre organisations mondiales, à savoir, l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l'OMS et la Banque mondiale, en plus des ministres de la Santé et de l'Agriculture des pays concernés qui y sont invités. En réunissant les quatre organisations, on vise à obtenir les moyens politiques et financiers pour une intervention efficace, au moment où la maladie est devenue endémique dans certains pays d'Asie, se propageant vers l'Europe suivant les routes des oiseaux migrateurs. Dans ce sens, la Banque mondiale estime qu'une propagation de la grippe aviaire dans le monde pourrait coûter 550 milliards de dollars aux pays riches. En se basant sur les données statistiques des pandémies du siècle dernier, la Banque mondiale estime qu'en cas de propagation de cette grippe, elle ferait aux Etats-Unis entre 100.000 et 200.000 morts, avec 700.000 patients hospitalisés. Lors de la même conférence, les deux agences mondiales, l'OIE et la FAO, estiment qu'il faut débloquer une enveloppe de 102 millions de dollars pour les pays les plus défavorisés d'Asie du Sud-Est afin de mettre en place un plan d'urgence de lutte contre l'épidémie, alors qu'une autre enveloppe de 75 millions de dollars doit être débloquée comme une aide à l'Europe pour les régions de l'Est et à l'Afrique. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a appelé à la mise en oeuvre d'un plan d'action immédiat. En outre, plusieurs cas de virus H5N1 ont été détectés en Asie. Nouveau cas, potentiellement dangereux pour l'homme, a été découvert dans un élevage d'un village de l'Oural en Russie. D'autres cas de virus ont été découverts dans certains pays d'Asie, à l'image de la Chine, la Thaïlande et le Vietnam. Aucun pays n'est à l'abri de cette pandémie qui, chaque jour, progresse et devient, de fait, de plus en plus difficile à combattre. L'Algérie y est tout aussi exposée que le reste du monde. Même si les cas signalés dans les wilayas d'El Tarf, Tizi Ouzou et Tlemcen, faisant état d'une probable présence du virus, n'étaient que rumeurs, le danger est loin d'être écarté, puisqu'on évoque de sources proches de l'OMC que l'une des régions qui souffrirait le plus d'une éventuelle pandémie, serait le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Un fait rassurant, cependant, est que les oiseaux migrateurs prennent, pour l'instant, la route vers les pays de l'Europe. Mais cela n'exclut rien du tout affirment les spécialistes. Par mesure de précaution, l'Etat algérien envisage d'importer plus de 5 millions d'unités de vaccin antiviral qui seront réservées principalement à la catégorie des personnes les plus vulnérables, en l'occurrence les personnes âgées de plus de 65 ans. Une telle quantité couvre 25% de la population, ce qui est conforme aux normes édictées par l'OMC.