Selon eux, elle n'aura aucun impact négatif sur la machine de production. A quelques semaines de la tenue de la fameuse rencontre entre le gouvernement et l'Ugta, prévue avant la fin de l'année en cours, les syndicats et les associations ainsi que les experts pensent qu'une augmentation des salaires est obligatoire. Alors que le gouvernement est toujours réticent sur cette question, les représentants du mouvement syndical considèrent qu'avec l'embellie financière, le gouvernement n'a aucun motif pour refuser une telle décision. Le travailleur, affirment-ils, doit bénéficier de l'amélioration de la situation économique. Contrairement à ce que craint le gouvernement, les syndicalistes affirment que la révision des salaires n'aura aucun impact négatif sur l'appareil bien au contraire, elle va revaloriser la machine de production nationale. Il faudrait qu'il y ait, affirment-ils, une politique salariale cohérente avec les revenus globaux de l'Etat. Selon une étude établie en août dernier par l'Ugta sur le pouvoir d'achat, le salaire des Algériens doit être supérieur à 25.000 DA. La majorité des travailleurs de la Fonction publique touchent le Smig. Intervenant sur ce sujet, hier à la Chaîne III, Abdelkader Malki, chargé de l'organique au niveau de la Centrale syndicale a fait savoir que le salaire minimum ne correspond nullement au pouvoir d'achat des travailleurs. C'est pour cette raison, souligne-t-il, que la centrale a jugé utile de revoir la politique des salaires lors de la prochaine tripartite. Le coordinateur nationale du mouvement des libertés syndicales, a déclaré que le gouvernement doit faire un rattrapage pour améliorer le pouvoir d'achat des Algériens qui est en nette dégradation depuis plusieurs années. Si on doit regarder l'ensemble des secteurs, la Fonction publique en Algérie est très mal rémunérée par rapport aux pays voisins tels le Maroc et la Tunisie. Intervenant sur ce sujet, M.Muset Mohammed Saïb, expert économique, a déclaré que l'article 87 bis relatif à la Fonction publique n'a plus de raison d'exister. Selon lui, il faut agir beaucoup plus sur les salaires moyens. De son côté, Omar Ramdane, le président du forum des chefs d'entreprises, rejoint l'avis des syndicalistes sur ce point en affirmant: «Il faut que les travailleurs sentent cette embellie financière». Il faut rappeler dans ce sens, que le FMI a mis en garde le gouvernement contre toute augmentation des salaires. Ce dernier pense que «l'augmentation affectera la compétitivité et les performances de l'économie nationale». Il a recommandé, en effet, de lier toute augmentation des salaires au taux de croissance hors hydrocarbures. Mais pour le moment, la décision d'augmenter les salaires reste entre les mains du gouvernement et dépend également de la capacité de l'Ugta de convaincre les pouvoirs publics de la nécessité, voire l'obligation d'une telle décision.