Le P-DG de Saidal évoque le cas du projet de l'insuline, qui entrera en exploitation à la fin de l'exercice en cours. Interrogé, hier au Forum d'El Moudjahid sur les capacités de Saidal à produire le vaccin Tamiflu contre la grippe aviaire, son P-DG a expliqué que son industrie est dotée de tout le matériel et a toute la capacité de produire ce médicament à des quantités voulues, seulement il lui faut l'autorisation des laboratoires Roche. «C'est aux autorités de négocier avec ce producteur car il s'agit de la santé publique», se contente-t-il de dire. Par ailleurs, comment organiser le marché des médicaments à l'heure où la concurrence s'annonce accrue du fait de l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE et la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC? Selon le doyen de la production pharmaceutique en Algérie «une instance de concertation et de régulation s'avère d'une opportunité indiscutable afin de revaloriser le secteur et lui conférer la place qui lui revient dans le système national de santé». M.Aoun ne semble nullement dérangé par la concurrence, ce qui le préoccupe le plus dans cette ouverture du marché c'est «la dénaturation du médicament et son assimilation à un créneau exclusif de profit». Partant de ce point de vue, le P-DG de Saidal évoque le cas du projet de l'insuline, qui entrera en exploitation à la fin de l'exercice en cours. Ce dernier, indique le premier responsable de Saidal, «risque de voir sa production totalement contrariée par les larges facilités accordées à l'approvisionnement de ce produit à partir de l'extérieur». Ce n'est pas tout, le stock actuel d'insuline importée couvre plus de 12 mois de consommation. La préoccupation de M.Aoun est motivée par la pérennité de son entreprise. Elle est d'ailleurs la préoccupation de tous les chefs d'entreprise qui veulent protéger la production nationale. Ainsi et pour encourager l'investissement dans notre pays, le conférencier estime qu'un allégement des charges des opérateurs économiques, suppression du versement forfaitaire, l'IBS pour les exportations hors hydrocarbures, inscrite dans le projet de loi de finances 2006, ainsi que l'alimentation du fonds spécial à hauteur de 5%, demeurent des mesures incitatives nécessaires. Autre problème susceptible de se poser, au yeux de Aoun, avec le démantèlement tarifaire, il s'agit des cycles de rupture et de surstock des médicaments du fait de l'excédent dans l'offre causé par l'élargissement du champ de la production et de l'importation. Ainsi cette autorité de régulation préconisée par un expert du secteur, faut-il le dire, devrait avoir comme mission de concilier le profit avec le caractère stratégique du médicament, lutter contre la contrefaçon, dynamiser la pharmacovigilance ainsi que la promotion du générique. Abordant un autre aspect, M.Aoun craint pour l'avenir du partenariat dans l'industrie pharmaceutique. Il estime que les pouvoirs publics sont dans l'obligation d'encadrer une réflexion qui vise à trouver les voies et moyens pour réconforter les partenaires qui ont «accepté» d'investir , en association, dans ce domaine. Enfin, il faut noter que les perfor-mances économiques de Saidal ont une tendance à un accroissement annuel moyen de +11% depuis la filialisation de ses activités. Son chiffre d'affaires pour l'exercice 2004 a atteint le chiffre record de 6,5 milliards de DA, une évolution de vente de +8%, une progression de la production de +18% avec plus de 120 millions d'UV, soit 42% du marché national.