Rabat doit des comptes à l'ONU après la reconnaissance du crime perpétré par la police marocaine. El Ayoun ne se calme pas. Dans les territoires occupés, le ton est loin d'être conciliant, les manifestations ont repris de plus belle depuis samedi pour demander l'indépendance de la dernière colonie, occupée sans relâche par le royaume chérifien. Après une «trêve» qui a duré quelques semaines, la mort sous la torture du Sahraoui Lembarki Hamdi, vient jeter de l'huile sur le feu et relancer ainsi l'Intifada contre l'occupation marocaine. Depuis samedi, les manifestations, d'une rare violence, embrasent encore certains quartiers de la ville rebelle d'El Ayoun, réclamant l'indépendance et l'autodétermination du peuple sahraoui, un droit pourtant revendiqué par toutes les chartes onusiennes. Rabat n'est plus en conformité avec les conventions prohibant la torture et les atteintes aux droits de l'Homme, notamment après le scandale du jeune Lembarki. La tension est montée d'un cran dans les quartiers d'El Ayoun, notamment à Maatallah, où des manifestations sont qualifiées de très violentes. L'on rapporte que des jeunes Sahraouis s'insurgeaient encore une fois contre la présence marocaine au Sahara occidental, ainsi que les exactions des forces policières d'occupation contre la population sahraouie. Les services de sécurité marocains sont pointés du doigt, accusés d'être à l'origine de la mort, sous la torture, du jeune Sahraoui Lembarki Hamdi. Les manifestants ont brandi des slogans qui dénoncent l'occupation marocaine, mais réclament surtout le départ des forces policières et particulièrement les groupes urbains de sécurité. Il faut dire qu'en dépit d'une réplique musclée de la part de la police marocaine, les manifestants sahraouis ne décident pas encore de rentrer chez eux. Cela est nourri par un détail de taille et un rebondissement des plus importants dans l'affaire du jeune Lembarki Hamdi. Les autorités marocaines d'occupation ont reconnu, dimanche, que deux policiers, un sous-officier et un officier, sont responsables de la mort du Sahraoui. Même si la reconnaissance du crime par les autorités marocaines étonne plus d'un, faut-il dire, l'enquête a été menée sous la pression des organisations internationales de défense des droits de l'Homme. De son côté, la famille Lembarki qui ne cesse de crier à l'injustice sur tous les toits, avait, rappelons-le, refusé d'inhumer le corps du défunt tant que la vérité sur sa mort ne serait pas révélée. Par ailleurs, Rabat doit des comptes aux organisations internationales ainsi qu'à l'ONU, après la reconnaissance du crime perpétré par la police marocaine. Un fait qui a mis en émoi même les organisations de défense des droits de l'homme marocaines à l'instar de l'Association marocaine de défense des droits humains (Amdh). Celle-ci avait dénoncé la répression des forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie.