Dans une lettre rendue publique, hier, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique demande à l'Organisation des Nations unies, notamment son Conseil de sécurité, d'agir rapidement pour protéger les populations sahraouies de la féroce répression des forces d'occupation marocaines dans plusieurs villes des territoires occupés. Selon le chef de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Ould Salek, les Nations unies “doivent intervenir rapidement pour mettre un terme aux pratiques répressives des autorités marocaines.” Il a également déploré que les forces de sécurité marocaines se soient attaquées à “la diaspora sahraouie dans les universités marocaines de Rabat, d'Agadir, de Marrakech et de Casablanca”. Le ministre a mis en exergue le black-out médiatique du “gouvernement marocain qui continue de refuser aux médias étrangers et aux observateurs l'accès au territoire du Sahara occidental”. Cette mesure est justifiée par la volonté de cacher à l'opinion publique la sauvagerie de la répression, dont la férocité “a été telle qu'elle a engendré jusqu'à présent des dizaines de blessés, d'arrestations et de disparus à Al-Ayoun, Dakhla, Smara”, selon M. Ould Salek. Pour rappel, Al-Ayoun, la capitale sahraouie, a vécu tout au long de la semaine écoulée des manifestations contre les violations des droits de l'Homme, qui se sont caractérisées par de violents heurts avec les forces d'occupation marocaines. Outre une cinquantaine de blessés, des dizaines de manifestants ont été interpellés par la police royale. Vingt-cinq des personnes arrêtées ont été entendues, hier, à Al-Ayoun par le juge d'instruction d'un tribunal de première instance, avant d'être incarcérées. Les familles ont été expulsées du tribunal. Samedi, les autorités marocaines avaient annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les manifestations. Par ailleurs, l'association des juristes sahraouis a adressé une correspondance à la commission de l'ONU des droits de l'Homme pour signaler la gravité des évènements qui se déroulent dans les territoires occupés du Sahara occidental depuis quelques jours, suite à la répression des forces marocaines. Les membres de l'association sollicitent l'envoi d'une commission d'enquête internationale pour rendre compte de la gravité de la situation. K. ABDELKAMEL