Un attentat suicide contre la coalition antiterroriste emmenée par Washington a fait au moins 1 5 morts, dont 2 militaires Américains, hier à Manbij, dans le nord de la Syrie, a rapporté une ONG, attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). La mort de ces militaires américains a été confirmée par la coalition jusqu'à présent. Par ailleurs, «neuf civils ont été tués», ainsi que cinq combattants d'une alliance arabo-kurde accompagnant une patrouille de la coalition internationale, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. L'attentat a visé un restaurant dans le centre de Manbij, où sont déployées des troupes de la coalition internationale antiterroristes, selon l'OSDH. «L'attentat mené par un kamikaze a visé un restaurant où se trouvaient des membres d'une patrouille américaine de la coalition», a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Une vidéo d'une agence de presse kurde locale montre une façade noircie et complètement éventrée, le sol couvert de gravats avec du sang sur le mur.»Il s'agit de la première attaque-suicide à Manbij visant la coalition internationale depuis dix mois», a ajouté M. Abdel Rahmane. Dirigée par les Etats-Unis, cette coalition intervient en Syrie depuis 2014 contre l'EI, en soutien aux forces kurdes locales. L'EI a revendiqué l'attentat, par le biais de son média de propagande Amaq. «Une attaque kamikaze menée avec une veste d'explosifs a frappé une patrouille de la coalition internationale à Minbej», a indiqué Amaq sur Telegram. La coalition internationale soutient les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo-kurde qui mène une offensive contre la dernière poche de l'EI dans l'est de la Syrie. C'est une faction des FDS, le conseil militaire de Manbij, qui tient la ville. «La terreur frappe la ville sûre de Minbej», a indiqué sur Twitter Cherfane Darwich, porte-parole du Conseil militaire, évoquant une «explosion» sur une «rue animée» de la ville. «Les premières informations font état de victimes». L'attentat intervient après l'annonce, le mois dernier, d'un retrait des troupes américaines de Syrie. le président américain Donald Trump avait justifié ce désengagement en assurant que l'EI avait été vaincu. Mais l'organisation continue de mener des attentats meurtriers dans des pays de la région, mais aussi à l'étranger. Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a vu son «califat» autoproclamé se réduire comme peau de chagrin. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans, avec l'intervention de puissances étrangères et la montée en force de groupes terroristes. A Manbij, ville du nord syrien où les forces kurdes des FDS-YPG redoutaient une offensive imminente turque, la lutte contre l'EI s'accompagne d'une volonté de la Turquie d'instaurer une «zone de sécurité» avec l'aval de l'administration Trump.