Le groupe active dans la région sud de Bouira. Des sources sécuritaires crédibles ont affirmé à L'Expression, hier, vendredi, que le groupe dirigé par l'émir Ahmed El Mekhfi, plus connu dans la région sous le nom de guerre de «Demkir», serait favorable à une trêve négociée pour peu que les conditions édictées par le groupe affilié au Gspc soient repectées. Selon nos informateurs, les contacts sont très avancés et les familles des terroristes font l'intermédiaire entre les hommes en armes et les autorités de la région et bien qu'aucune issue concrète ne se profile encore, les familles disent qu'il y a bon espoir de voir aboutir leurs efforts. Le groupe de Demkir, appelé «Seriat El Farouk» se compose d'une vingtaine d'hommes et active dans la région sud de Bouira, à cheval avec M'sila. Elle est affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) le plus important des cinq groupes encore en activité en Algérie, et qui a rejeté l'offre de paix le 27 septembre dernier. Le Gspc, décapité depuis juin 2004, avec l'élimination de l'émir national, Nabil Sahraoui, du chef militaire Abi Abdelaziz, la «disparition» de Hacène Hattab et la capture au Tibesti tchadien de Amari Saïfi, est dirigé par Abdelmalek Deroukdel, mais n'a plus les commandes sur tous les groupes opérationnels. D'où la dispersion des troupes, des unités de combat, et une certaine cacophonie dans la démarche générale. Si la direction entend garder le cap sur son traditionnel «triple non» («non au dialogue, non à la trêve, non à la réconciliation avec les apostats»), les unités éparses au centre et à l'ouest ne partagent pas tous cette position radicale. Les cas de reddition signalés depuis l'annonce de l'offre de paix, proposée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de son discours à la nation, le 14 août 2005, sont rares et isolés, et si les contacts avec le groupe de Demkir aboutissent, ce serait bel et bien la première fois qu'un nombre de repentis aussi important est annoncé. Il y a aussi à prendre en charge avec un maximum de précautions ces cas de trêve annoncés, car si la direction du Gspc a annoncé son refus de tout compromis avec les autorités, ce n'est pas un petit groupe réduit qui va aller à l'encontre de ce refus et entamer des négociations publiques avec les autorités. On sait que cette démarche signifie une condamnation à mort automatique selon les statuts internes du groupe salafiste et la littérature qu'il véhicule depuis 1998, année de sa création officielle. Donc, si un groupe annonce qu'il est en contact avancé avec les autorités, c'est qu'il se prépare aussi à une guerre sans merci que sa direction va lui livrer. En fait, les réalités du terrain éprouvées depuis les premières redditions du temps du GIA, en 1997, ont consacré la méthode de se mettre en contact avec les autorités, accepter toutes les conditions de la trêve et presser les procédures de réintégration dans la société, afin de ne pas se mettre à dos les irréductibles. L'autre façon est que la direction donne son accord à un groupe qui fait semblant de négocier. Il s'agit là de tâter le terrain, de vérifier la bonne foi des autorités et dans des cas extrêmes de procéder à une «trêve stratégique», aux fins de contacter des hommes, infiltrer, évaluer, s'informer, etc. puis revenir aux maquis.