Les départs à la retraite ont impacté négativement l'équilibre de cette caisse dépendante des cotisations. Les retraités ont du souci à se faire. L'avenir du système de retraite algérien n'est pas rassurant. Selon les derniers chiffres de la Caisse nationale des retraites, l'année 2018 a été clôturée avec un déficit de 560 milliards de DA. Un tableau noir a été dressé, hier, par son directeur général, Slimane Melouka, lors de son passage à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. La situation semble être critique, dès lors que les recettes de la caisse, qui sont de l'ordre de 700 milliards de DA, dont 100 milliards de DA de subventions de l'Etat «lui permettent difficilement de payer les pensions et les allocations de retraites», selon Slimane Melouka. Ce qui complique davantage la situation de la CNR, ce sont les départs massifs des travailleurs en retraite avant l'âge légale de 60 ans, avec près de 300.000 dossiers de départ enregistrés à fin 2017. Statistiques à l'appui, le responsable a estimé que «le déficit de la CNR augmente de 100 milliards de DA en moyenne chaque année. D'un déficit de 250 milliards de DA en 2015, on est passé à environ 350 milliards de DA en 2016, ensuite à 470 milliards de DA en 2017 et à 560 milliards de DA en 2018», ajoutant, dans ce même sens que ce déficit va commencer à se stabiliser à 610 milliards de DA en 2019. Selon le même responsable, la Caisse nationale des retraites (CNR) connaîtra une stabilité durant les prochaines années en raison de la régression enregistrée dans les départs à la retraite. «Il y aura une certaine stabilité du déficit financier de la caisse dans les années à venir, puisqu'il y a eu une régression des dossiers de retraite en 2018 avec l'abrogation des dispositions pour le départ à la retraite avant l'âge légal»a souligné M.Melouka, sur les ondes de la Chaîne 3. Dans ce même contexte, il a fait savoir que le nombre des départs à la retraite a été de moins de 80.000 l'année écoulée. Le même responsable a fait état de réflexions sur des pistes devant endiguer le déficit qui augmente depuis 2015, dont des «mesures juridiques pour assurer le recouvrement des déperditions dues aux non-déclarations ou à la sous-déclaration des travailleurs par leurs employeurs», a-t-il indiqué. Il a développé, dans ce sens, qu'ils sont plus de 43% salariés non déclarés, selon les statistiques publiées par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. «L'Etat réfléchit à des mécanismes de réduction des frais de fonctionnement ciblant l'ensemble des organismes du système de Sécurité sociale, en plus du développement de la politique de l'emploi afin d'augmenter le nombre des cotisations», souligne le responsable en poursuivant qu'il est temps de revenir à la situation d'équilibre, soit un retraité pour cinq cotisants. S'agissant des mesures déjà prises par les autorités afin de faire face au déficit de la caisse, induit par le nombre très important des départs à la retraite anticipée, il a estimé que «cela s'est traduit par un déficit croissant, de l'ordre de 100 milliards DA l'an, passant ainsi de 150 milliards DA en 2015 à près de 560 milliards DA en 2018. Un montant de 500 milliards DA avait alors été accordé à la caisse pour lui permettre d'assurer le paiement des pensions, et ce, dans le cadre de la LF 2018».