L'Agence spatiale algérienne est née. Le décret présidentiel portant sa création a été approuvé, dimanche, en Conseil des ministres. La recherche spatiale en Algérie n'accuse pas de retard, serions-nous tentés de dire, puisqu'elle n'a même pas commencé. La création de l'Agence spatiale algérienne constitue l'ébauche d'un programme de recherche stratégique. Surtout que ce projet se fera en partenariat avec un pays européen, l'Espagne en l'occurrence. Depuis une année déjà, l'Algérie s'est attelée à la recherche d'un partenaire dans le domaine de l'activité spatiale. Aussi entend-elle s'insérer dans cette dynamique mondiale. Des contacts ont eu lieu avec les Chinois, les Russes, mais c'est le partenaire indien qui a affiché sa disponibilité de mettre en oeuvre un programme spatial avec l'Algérie. Le sujet a été notamment abordé par les deux partenaires lors de la visite du Président de la République en Inde, l'année dernière. Il a été question, semble-t-il, d'un projet de lancement d'un satellite algéro-indien qui permettrait la prévision des catastrophes naturelles. Depuis, on n'a pas eu d'écho quant aux suites données à ce projet. Le dernier accord de partenariat avec l'Espagne, portant création de l'Agence spatiale algérienne, semble, lui, évoluer positivement. Sauf que, là aussi, peu d'informations renseignent sur les perspectives que se fixe ce projet. S'agit-il du lancement d'un satellite? Pour quels besoins? On l'ignore à présent. L'évidence est que l'Algérie vise, à travers cette agence, à se doter d'un instrument pour la conception et la mise en oeuvre de la politique nationale de la promotion de l'activité spatiale. «L'espace doit être mis au service du développement économique, social et culturel de l'Algérie», a déclaré le Président Bouteflika, lors du dernier Conseil des ministres. Par ailleurs, il convient de noter que la présence de l'Algérie dans l'espace ne constitue pas une nouveauté dans les pays du Maghreb. Sur ce terrain, le Maroc a relativement pris une longueur d'avance. Parrainé par les Russes et avec une technologie française, le royaume chérifien possède déjà un satellite sur orbite. En revanche, l'Algérie a investi le créneau dans une conjoncture qui lui est favorable. En effet, l'autorisation de l'Espagne à l'Algérie d'accéder à la technologie spatiale dénote la qualité des bons rapports que compte développer l'UE avec les pays de la rive sud du Bassin méditerranéen. Mais aussi, il y a le fait que l'Algérie constituerait le partenaire le moins problématique aux yeux du royaume ibérique. La primeur accordée spécialement à l'Algérie et non au Maroc dans ce domaine explique le souci des Espagnols dans le choix de leur partenaire. Quoi qu'il en soit, c'est une aubaine pour l'Algérie de rentabiliser ses rapports avec l'un de ses plus importants clients en gaz naturel.