Ils dénoncent un coup d'état Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé M. Maduro le 23 janvier pour lui apporter son soutien, l'exhortant à garder «la tête haute». Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé, hier, l'Union européenne de chercher à renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro, au mépris de la «démocratie». «On sait maintenant ce qu'est l'UE. (...) D'un côté vous parlez d'élections et de démocratie, et après, par la violence et la ruse, vous allez renverser un gouvernement», a déclaré M. Erdogan lors d'un discours télévisé. Dix-neuf pays de l'Union européenne ont reconnu Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela après qu'il s'est autoproclamé président le 23 janvier. Il considère Nicolas Maduro comme un usurpateur pour s'être fait réélire lors d'une élection contestée par l'opposition et par une grande partie de la communauté internationale, avec ses adversaires en prison ou en exil. Washington, qui a reconnu M. Guaido aussitôt après son autoproclamation comme président, s'est félicité des reconnaissances européennes et a invité tous les autres pays à faire de même. Mais le chef de l'Etat turc soutient fermement M.Maduro. «Le Venezuela, est-ce que c'est ta province?», a également déclaré, hier, M. Erdogan, semblant s'adresser à Washington. «Comment peux-tu dire à quelqu'un arrivé au pouvoir par des élections Allez va-t-en''? Et comment mets-tu à la présidence quelqu'un qui n'a même pas été élu?». Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé M. Maduro le 23 janvier pour lui apporter son soutien, l'exhortant à garder «la tête haute». MM.Erdogan et Maduro entretiennent des rapports étroits depuis plusieurs années. M.Maduro fut l'un des premiers dirigeants au monde à apporter son soutien à M. Erdogan après la tentative de coup d'Etat contre ce dernier en juillet 2016. M.Erdogan a qualifié hier les efforts destinés à pousser M. Maduro vers la sortie de «tentative de coup d'Etat pour déloger le dirigeant élu du pays du pouvoir». Un haut responsable américain a affirmé jeudi que les Etats-Unis étaient «déçus» par le soutien apporté par la Turquie à M.Maduro. Il a aussi affirmé que Washington examinait les échanges commerciaux entre Ankara et Caracas, notamment les exportations d'or du Venezuela vers la Turquie, pour déterminer si ceux-ci violaient les sanctions américaines imposées à Caracas. «Nous examinons la nature des activités commerciales turco-vénézuéliennes et si nous constatons une violation de nos sanctions, nous agirons évidemment», a-t-il dit. Le chef de l'Etat vénézuélien Nicolas Maduro a de son côté invité tous les acteurs politiques du pays au «dialogue national» pour apaiser la situation dans le pays où l'opposant Juan Guaido s'est autoproclamé «président en exercice». «Nous disons oui au dialogue, aux accords nationaux, mille fois oui...pour la paix et la réconciliation», a déclaré le président élu Maduro, lors d'une réunion avec des intellectuels au siège du ministère vénézuélien des Affaires étrangères dans la capitale Caracas. Dans le même temps, Maduro a demandé «aux peuples du monde de déployer un mouvement de solidarité dénonçant les menaces d'intervention militaire du gouvernement des Etats-Unis contre le Venezuela».»Je souhaite demander la plus grande solidarité qui soit afin que nous puissions susciter un puissant mouvement qui dénonce et contrecarre la menace d'une intervention militaire», a encore déclaré Maduro. Dans ce contexte, il a souligné que «face à l'agenda de violence et de campagne de discrédit promus par les axes impérialistes et la droite vénézuélienne, les forces révolutionnaires doivent avoir un agenda offensif dans lequel la vérité et les luttes sociales sont révélées». «Le Venezuela gagnera la paix, il n'y aura pas de coup d'Etat», a-t-il assuré.