L'invité du forum du journal El Youm a estimé que l'enveloppe budgétaire allouée à cet office est faramineuse. Le député islamiste, M.Hassan Laribi, va-t-en guerre contre la corruption. Corrompus et corrupteurs, dilapidateurs de deniers publics ont été tous ciblés, hier, lors de la conférence-débat qu'il a animée au forum du quotidien arabophone El Youm. D'emblée, le député d'El Islah et membre de la commission nationale de la défense des libertés s'est attaqué au responsable de l'Onou (Office national des oeuvres universitaires), M.Iziane Mohamed. Ce dernier, à en croire le conférencier «s'est enrichi sur le dos de l'institution dont il est haut cadre». Comment cela s'est-il produit? «M.Iziani, estime le conférencier avec des documents à l'appui, a procédé à faire de fausses déclarations concernant les lignes de transport des étudiants. Pourquoi a-t-il ajouté des lignes comme El Affroun-Alger; Bordj Ménaïel-Boumerdès..., alors que les étudiants bénéficient du transport ferroviaire et que le train dessert ces villes?» En outre, M.Laribi s'est demandé «pourquoi met-on à la disposition des étudiants un millier de bus alors que 300 auraient suffi?» Toujours dans le volet du transport universitaire, l'invité du forum du journal El Youm a estimé que l'enveloppe budgétaire allouée à ce seul secteur est faramineuse, voire dépassant le budget initial. Se voulant plus explicite, le dissident du mouvement islamiste d'El Islah précise: «Pour la région ouest, l'Etat a dégagé la bagatelle de 200 milliards de centimes; tandis que la région est a bénéficié d'une somme de 130 milliards de centimes. Ces chiffres avancés sont louches, d'autant plus qu'ils répondent largement aux besoins de la corporation estudiantine en matière de transport.» Le conférencier estime en sus, que «cette enveloppe budgétaire devrait être revue à la baisse. Cela en partant du fait que le nombre d'étudiants a nettement baissé cette année». Mais pourquoi ce n'est que maintenant que ce député ouvre le tiroir pour retirer ce dossier? «Les documents qui attestent de ce que je dis, je les ai reçus ça fait trois jours. Je me sens donc dans l'obligation de parler pour préserver mon pays de ces bandes de malfaiteurs. C'est mon devoir et je suis implacable dans ce sens, d'autant plus que l'Algérie dépense mensuellement dans le transport universitaire quelque chose comme 22 milliards de centimes», a-t-il menacé tout en déclarant qu'une pétition est en train de circuler pour demander l'ouverture d'une enquête dans ce sens. Revenant à la réconciliation nationale, le conférencier a indiqué que la crise qu'a vécue l'Algérie pendant une décennie aurait pu être évitée en 1994. «On aurait pu arrêter l'effusion de sang si seulement les autorités, dont l'actuel chef du gouvernement, n'ont pas intervenu pour arrêter le dialogue entamé avec les groupes islamistes armés. Les dirigeants de l'ex-FIS ont accepté de se mettre à table et dialoguer», indique M.Laribi qui estime que «l'emprisonnement de Ali Benhadj est la plus grosse bêtise qu'a commise l'Etat». Par ailleurs, concernant le traité d'amitié qui devrait être signé entre l'Algérie et la France, le député islamiste a estimé que «la France devra reconnaître les exactions commises en Algérie pendant 130 ans. A ce moment-là, on pourra se mettre à table et signer le Traité».