Analyse Selon la conseillère pour la justice et la police du gouvernement norvégien, les corrupteurs sont des hommes d?affaires occidentaux. Les corrompus, eux, sont des fonctionnaires d?Etats en voie de développement dont les victimes sont les peuples de ces mêmes pays. Dans ce contexte, Mme Joly, invitée par M. Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale et de l?Emploi, et qui a évalué le fléau de la corruption et du blanchiment d?argent, hier, lors d?une conférence-débat à l?hôtel El-Djazaïr, a illustré ses dires par la grosse affaire de corruption qui a impliqué Elf au Nigeria et qui a porté sur un pot-de-vin de 4 milliards. C?est dans cette optique que l?ex-magistrat a soulevé le rôle que peut jouer la convention de lutte contre la corruption et le blanchiment d?argent à l?échelle mondiale qui entrera en vigueur lorsque l?ensemble des pays la ratifiera. Plus explicite, elle dira que la corruption, ayant comme source des pays occidentaux, n?est qu?une sorte de colonisation prolongée. Ainsi, indiquera-t-elle, il appartient aux pays en voie de développement d?encourager leurs fonctionnaires à refuser toute forme de corruption et surtout à dénoncer toute transaction et enrichissement suspect. Dans cette optique, elle assurera que l?Algérie, par sa signature de la convention de l?ONU, fait bénéficier ses citoyens du système de protection. S?agissant de blanchiment d?argent, la conférencière a mis en exergue le phénomène de la «délinquance» bancaire auquel il faut faire face. A ce sujet, l?oratrice a relevé la volonté affichée par les pouvoirs publics algériens de lutter contre ce fléau. Dans ce sens, elle rappellera que l?Algérie a adopté une loi contre le blanchiment d?argent. Cette étape sera suivie de la création d?une unité de renseignements. Selon elle, c?est la façon moderne par laquelle un gouvernement pourra lutter contre ce fléau car «le recours aux policiers dans les affaires de blanchiment d?argent qui cachent une corruption, est révolu», a-t-elle conclu.