Encadrés par eux-mêmes et soudés comme des côtes d'un même thorax, les étudiants des campus de Annaba, ont dédié cette énième marche à l'histoire de l'Algérie. Une fois de plus, des milliers d'étudiants, rejoints par ceux de la faculté de médecine, ont observé un autre mouvement, pour contester la candidature de Bouteflika, à briguer un 5e mandat. Impressionnant décor dans lequel a été observé encore une fois, le rassemblement des étudiants universitaires sur la place du 1er Novembre (Cours de la révolution). Ces milliers d'étudiants se sont enveloppés dans le drapeau national, transmettant le message le plus direct à l'opinion internationale, quant à leur sacrifice inconditionnel, pour la sécurité et la sérénité de leur «Algérie». C'est ce qu'ils ont tenu à lancer, en guise d'avertissement, à toute tentative de dérapage ou de provocation. Dans une parfaite symbiose, les manifestants qui, à vue d'oeil, ne sont pas près d'en démordre, car ils ont brandi des banderoles portant un slogan signifiant leur conscience et leur statut: «Talaba mouthakafoune, linidhami rafidhoune». Réitérant leur refus du 5e mandat, les étudiants de la wilaya de Annaba, ont crié comme un seul homme: «Non au pouvoir, FLN dégage». Sillonnant le Cours de la révolution, les manifestants avaient la vigilance au bout du regard. En effet, l'encadrement de la manifestation ne pouvait être que l'oeuvre de ces intellectuels qui ne cessent de donner des leçons au monde entier. Pris dans un coin, un groupe d'étudiants nous lance dans la foulée: «c'est à nous maintenant d'écrire l'histoire de l'Algérie.» Une détermination bien distinguée, puisque, chantant «Kassamen», (l'hymne national) et tous les chants révolutionnaires, les manifestants ont fait plonger, le temps d'une contestation, Annaba et ses habitants dans la nostalgie de jadis... Une époque où l'Algérie avait marqué l'histoire mondiale, avec sa guerre de libération, puis son indépendance. Hier encore, c'étaient des moments historiques, que les étudiants à Annaba ont écrit, à travers leur implication dans l'unification des différentes institutions de l'Etat.