Force est de constater que les lycéens se sont mis en harmonie avec le reste des protestataires. La rue grouille toujours de monde. À moins de 24 heures des mesures prononcées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, reportant l'élection présidentielle, la classe juvénile n'a pas tardé à réagir vivement. Plusieurs centaines de lycéens sont sortis hier matin, dans la rue pour dire «non aux prolongations». «Non à une transition conduite par le même régime», «oui au départ et non au report», «rien n'est acquis, le combat continue», «transition de Bouteflika, transition de continuité, rien n'a changé». Tels ont été les slogans qui ont été brandis par les manifestants, les lycéens, tout en ne décampant pas ni lâcher prise en occupant davantage la rue.Venus d'un peu partout des lycées de la capitale de l'Ouest, ces lycéens scandant des slogans hostiles au pouvoir et à Bouteflika ont, durant toute la matinée, sillonné les artères principales de la ville, avant de se regrouper dans la célèbre place du 1er-Novembre, ex-place d'Armes, pour observer un rassemblement dans lequel ils ont réitéré leur engagement, quant à s'associer avec toutes les couches sociales et autres corporations, tout en poursuivant le mouvement de protestation, dont l'aboutissement est, selon plusieurs lycéens sondés, tributaire d'une décision courageuse à prendre par les hautes instances du pouvoir, en prenant acte de la grogne et de la fronde populaire, au lieu de les contourner par ce qu'ils qualifient, de «fuite en avant» en décidant «des mesures non convaincantes». Ainsi donc, ils sont plus que persuadés que seules les actions de rue à inscrire dans la durée, sont en mesure de mener loin le mouvement populaire, à savoir, faire aboutir la revendication principale de la population, le retrait définitif de Bouteflika de la scène politique. D'ailleurs, rien ne semble entraver leurs actions, en renforçant leur occupation pacifique du terrain, tout en appelant les indécis à rejoindre la colère, populaire aux fins de faire valoir leur action en maintenant la «pression populaire» sur le pouvoir en place. Force est de constater que les lycéens se sont entièrement mis en harmonie avec le reste des protestataires, en ne tournant pas le dos à la fronde générale marquant ces derniers jours l'actualité nationale, mais aussi la scène politique nationale. D'ailleurs, ils ne manquent pas d'arguments en justifiant leur occupation de la rue. Pour eux, le retrait de la candidature de Bouteflika de la course électorale et le report de la présidentielle annoncé lundi par le président de la République, ne sont aucunement convaincants.