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La circoncision est-elle un sujet tabou?
EN MARGE DU DRAME DE CONSTANTINE
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2005


Surmonter la peur permet de devenir un homme.
La circoncision, si largement pratiquée dans nos contrées, est-elle une blessure narcissique ou une promotion sociale ? La chose, qui s'adresse plutôt à des spécialistes, aurait pu en rester là, si ce n'est le drame qui a eu lieu à Constantine le 30 octobre dernier, à la suite d'une circoncision collective, qui a tourné au drame.
Rappel des faits : sept enfants ont subi une sorte de mutilation à la suite de la cérémonie en question. Parmi eux , deux sont dans un état très grave. Les services de la chirurgie pédiatrique ayant précisé qu'un enfant a malheureusement perdu sa partie génitale et un second est sur le point de la perdre parce que complètement nécrosé «suite à l'acte chirurgical par les médecins mis en cause».
Quant au ministre de la Santé, M.Amar Tou, il avait réagi au drame le 25 novembre dernier dès qu'il fut saisi du dossier. Accompagné des responsables de la wilaya de Constantine, du directeur de la santé et de professeur Boussouf, il avait visité l'EHS du Mansourah et s'était enquis de l'état de santé des sept enfants hospitalisés. Le ministre avait délégué une commission formée de médecins en promettant aux parents que cette erreur ne demeurerait pas impunie. Voilà pour les faits, tels qu'ils ont été rapportés par les organes de presse.
Ce malheureux événement nous a amenés par conséquent à donner la parole au professeur Noureddine Toualbi-Thaâlibi, auteur du livre La circoncision, blessure narcissique ou promotion sociale publié en 1975 par la Sned, et réédité par l'Anep en 2002 avec le concours du Commissariat général de l'Année de l'Algérie en France.
Bon, soyons clairs! C'est en psychanalyste que Noureddine Toualbi-Thaâlibi a abordé la circoncision, mais c'est l'écrivain qui nous intéresse ici. En effet, le livre se lit d'une traite. A partir d'un sujet rébarbatif, il nous livre un produit passionnant. Et donc, on peut aisément affirmer que l'auteur est un conteur merveilleux.
Le livre n'est pas seulement un traité sur la circoncision, mais bien un survol historique, ethnographique, sociologique, psychologique, et fourmille de détails puisés à la fois dans les livres et dans les faits de la vie quotidienne, ce qui le rend encore plus captivant. La circoncision n'est pas un fait banal. Loin de là. Elle touche tout de même aujourd'hui, près d'un milliard d'hommes sur terre. Mais quelque part, on la considère comme un sujet tabou, ce qui amène l'auteur à se demander si les non-dits sur la circoncision ne puissent pas connoter une peur inconsciente résultant de la réactivation dans l'acte d'écriture d'une angoisse de castration originelle. Puisque l'intitulé du livre lui-même présuppose la possibilité d'une conjonction entre le psychologique et le social, il ne fait aucun doute pour reprendre Rocheblave-Spenlé, que les recherches du professeur Toualbi-Thaâlibi montrent comment une véritable inversion de sens peut ainsi s'opérer, comment une signification positive et valorisante peut être conférée à une pratique qui, a priori est perçue comme une discrimination, comme une atteinte à l'intégrité de la personne.
En d'autres termes, assumer la souffrance, surmonter la peur permettent de grandir et de devenir un homme.
Certes en arrière-plan, existe une angoisse de la castration, mais chez le jeune enfant qui baigne dans un milieu social où la circoncision est valorisée, apparaît le désir de la circoncision, qui représente une condition de la promotion sociale, de l'identification au père et du passage au statut d'adulte.
Quant à l'auteur, une notice publiée au dos du livre nous indique que Noureddine Toualbi-Thaâlibi est professeur aux universités où il enseigne l'anthropologie psychanalytique et la psychologie intellectuelle. Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs ouvrages et études d'un apport important à la théorie du changement social en Algérie et au Maghreb. Ses recherches actuelles s'orientent particulièrement vers les manifestations de la «crise culturelle» au Maghreb saisie à travers une variété d'opérations psychoculturelles dénommées «stratégies identitaires» et dont il s'attache à décrire rigoureusement les mécanismes.
Il travaille également, en collaboration avec l'Unesco, à une réforme pédagogique en Algérie. Enfin on signalera que le livre se termine par une enquête réalisée par l'auteur en milieu d'enfants circoncis.


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