La Confédération des syndicats d'Algérie (CSA), avait lancé un appel à la grève, le 1er avril dernier. La Confédération des syndicats d'Algérie a appelé à la tenue d'une grève générale aujourd'hui dans tous secteurs confondus. On s'interroge ainsi sur l'écho que ce débrayage pourrait avoir, mais surtout quel impact aura-t-il sur des secteurs comme la santé ou encore l'Education nationale? Les activités économiques tourneront-elles aussi au ralenti, dans le cas de figure où le taux de suivi de ce débrayage est élevé? Si on fait un petit résumé des récents événements, notamment la désignation officielle de Abdelkader Bensalah en tant que président par intérim, qui s'est faite hier en marge de la réunion du Parlement, on peut tout de suite imaginer comment la nouvelle a été accueillie par l'opinion publique. Par ailleurs, la rue a déjà rejeté la décision de nommer Bensalah à la tête de l'Etat pour une période de 90 jours, et ce, depuis l'annonce faite par le chef d'état-major Gaïd Salah. Mais les choses sont quand même allées à contresens des désirs des citoyens. Dans ce contexte, cette officialisation contribuera-t-elle à élargir la mobilisation dans le cadre de cette grève? Le moins que l'on puisse dire, c'est que les syndicats autonomes qui composent la Confédération des syndicats algériens ont fait un large travail dans l'exhortation des travailleurs à débrayer lors de cette journée. Pour rappel, la CSA avait clairement affiché son refus de traiter avec le nouveau gouvernement. Pour marquer leur rejet des décisions survenues ces derniers jours, 13 syndicats autonomes ont lancé un appel à une grève d'une journée, pour le 10 avril. Laquelle sera accompagnée d'une marche au niveau de la capitale et qui s'ébranlera à 10 heures du matin à partir de la place du 1er-Mai. Ces entités syndicales avaient avancé dans un communiqué publié il y a peu, les raisons qui font qu'actuellement, elles ne veulent pas reconnaître les nouvelles figures du gouvernement. Elles énumèrent dans ce sens, leur «rejet des dernières décisions portées dans la lettre du président de la République le 14 mars dernier et tout ce qui en découlera». De ce fait «nous refusons la nouvelle Constitution du gouvernement et refusons par conséquent de traiter avec ses membres».Aussi, les représentants syndicaux ont tenu à démontrer leur refus de «toute ingérence étrangère d'où qu'elle vienne dans le but de gérer des affaires internes du pays».Dans le sillage de la contestation populaire, la Confédération des syndicats algériens appelle à poursuivre les manifestations pacifiques et au maintien des revendications du peuple afin d'édifier «une nouvelle Algérie avec de nouveaux visages, représentatifs des désirs des citoyens pour assurer la période transitoire». D'autre part, si beaucoup voient en cette grève, une démarche nécessaire, susceptible de mettre davantage de pression aux autorités pour qu'enfin «elles écoutent le peuple», d'autres n'ont pas manqué d'émettre des réserves quant aux vrais initiateurs de ce débrayage. Il s'agit de ces mêmes personnes qui pensent que le fait de recourir à la grève risque au contraire de mettre en péril le mouvement citoyen, dont la contestation a débuté depuis près de six semaines maintenant.