Les établissements scolaires des trois cycles, mais aussi les universités, les hôpitaux et certains ports du pays ont débrayé. Les travailleurs et fonctionnaires de plusieurs secteurs de l'administration et de l'économie nationale ont observé hier une grève générale, répondant ainsi à l'appel de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), en soutien aux revendications de la révolution populaire. Les établissements scolaires des trois cycles, mais aussi les universités, les hôpitaux et certains ports du pays ont été paralysés par ce débrayage. Le coordinateur national de la CSA, Sadek Dziri, s'est dit "satisfait" du taux de suivi des actions auxquelles ont appelé les syndicats, même si, dit-il, "le plus important dans cette grève est qu'elle a permis de libérer les travailleurs et les syndicalistes pour participer à la marche nationale". "Une marche grandiose a vu la participation, dans la capitale, des travailleurs et travailleuses de l'ensemble du pays, en dépit des restrictions imposées par les autorités", a indiqué M. Dziri, en déplorant la répression dont ont fait l'objet les marcheurs. Et ce, avant de condamner l'arrestation de syndicalistes originaires des wilayas d'Oran, de Sétif et d'Oum El-Bouaghi, dont il n'arrive pas à cerner le nombre avec précision, si ce ne sont quelques informations éparses qui font état de 35 personnes. Partis de la place du 1er-Mai, les travailleurs et les syndicalistes ont réussi à contourner l'encerclement pour se joindre au déferlement de citoyens qui ont convergé vers la Grande-Poste, pour crier leur rejet de l'interdiction des marches que les autorités veulent leur imposer. "Tous les jours, une marche. Chaque jour on marche… On ne s'arrêtera pas", ont scandé les manifestants. Aussi, l'appel à une grève nationale lancé par les syndicats autonomes, rassemblés au sein de la Confédération des syndicats algériens (CSA), a été largement suivi dans le secteur de l'éducation où les établissements scolaires ont connu une paralysie totale, comme en témoigne un syndicaliste qui rappellera le seul principal mot d'ordre lancé à cette occasion, à savoir le départ des symboles du régime. "Non au gouvernement, non à Bensalah et non à Belaïz et aux symboles du régime", ont-ils crié. Les fonctionnaires de la justice n'étaient pas en reste, puisqu'ils ont tenu un rassemblement devant la cour de Boumerdès, où ils ont scandé : "Le peuple veut qu'ils partent tous", "Dégage Bensalah !", "Une Algérie libre et démocratique!", en demandant le départ des "3 B" (Bedoui, Bensalah et Belaïz). Et même les fonctionnaires du ministère de la Culture se sont mis de la partie en observant hier un mouvement de protestation qui s'inscrit dans la révolte générale en cours en Algérie depuis le 22 février 2019. La circulation des trains a été totalement paralysée, hier à Alger, suite au débrayage des employés de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), qui ont répondu à l'appel susmentionné pour une grève et une marche programmée, le même jour, dans la capitale.