La mobilisation populaire à Annaba, a résonné tel un tonnerre, hier. Même les pluies torrentielles n'ont pas empêché les manifestants d'investir la place du 1er Novembre. C'est un tsunami populaire, pacifique et civilisé qu'ont observé les Annabis, au 8e vendredi des manifestations. Sous les parapluies, les rangs des manifestants grossissaient au fur et à mesure que les mosquées se vidaient, après la prière du vendredi. Réitérant le niet, quant à la désignation de Bensalah aux commandes de l'Etat. «La convocation du corps électoral par le nouveau chef de l'Etat dont l'intronisation par les députés des partis du système est rejetée», a lancé un syndicaliste de l'éducation à Annaba. En effet, plusieurs syndicalistes militants, adhérents et sympathisants de partis ont rejoint massivement le mouvement populaire. Les Annabis, à l'instar de leurs semblables à travers le pays, usant de banderoles, ont scandé des slogans hostiles «Bensalah dégage», «Ghir Tnahiou Bensalah Nkounou Labbès». Un professeur de l'université, nous dit, avec un calme plat «Bensalah est un président sans peuple et sans République, il ferait mieux de démissionner, le peuple ne veut pas de lui». À l'unanimité, les manifestants voient en la désignation de Bensalah une provocation dans la mesure où il s'agit d'imposer le maintien du même système avec les mêmes symboles. «Bensalah héritier indigne de Bouteflika», a surgi de la foule, une voix féminine. «Il est l'ombre de Bouteflika qui a piégé le pays avec la Constitution», a ajouté la dame. «Goulna Irouhou gaâ yaâni irouhou». Un refus traduit sur des banderoles, sur lesquelles ont pouvait lire «4B, Bensalah, Belaïz, Bouchareb et Bedoui dégagez, l'Algérie n'a pas besoin de vous» Les jeunes pour leur part, exigeant le changement radical du système, n'ont pas lésiné sur les propos. Affichant la détermination d'une continuité et la mobilisation, ils ont scandé «Silmiya, Silmiya» et «Djeïch chaâb khawa khawa». Ils ont interpellé l'Armée nationale populaire en criant: «L'Algérie vous appelle», «Nahi lkaskita wa rwah maâna». Entre les uns et les autres, il y' a eu l'unanimité populaire.