Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, a accusé son rival, le maréchal Khalifa Haftar de «crimes de guerre», après des tirs de roquettes mardi soir sur Tripoli ayant fait au moins quatre morts. Dans un communiqué, l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a démenti être à l'origine des tirs, rejetant la responsabilité sur «les milices terroristes qui contrôlent la capitale». Al Sarraj s'est rendu dans la nuit de mardi à mercredi aux quartiers d'Abou Slim et Al-Antissar, dans le sud de Tripoli, les plus touchés par les tirs de roquettes qui ont fait au moins quatre morts, dont deux femmes, et 11 blessés, selon les services de secours. Sur place, M. Sarraj a dénoncé «la sauvagerie et la barbarie» du maréchal Haftar qu'il a qualifié de «criminel de guerre», dans une vidéo publiée par son service de presse.»Nous allons présenter demain tous les documents à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité», a-t-il ajouté. Al Sarraj a estimé qu'il était «de la responsabilité juridique et humanitaire du Conseil de sécurité (de l'ONU) et de la communauté internationale, de tenir ce criminel responsable de ses actes». Dans un communiqué, «le commandement général» de l'ANL a accusé de son côté des «milices terroristes qui contrôlent la capitale de tirer aveuglement des roquettes de type Grad et des obus» sur la capitale, dénonçant des «actes terroristes». Au moins sept puissantes explosions ont secoué le centre de Tripoli mardi soir vers 21h30 GMT, selon des médias. Des colonnes de fumée se sont élevées peu après au-dessus du quartier d'Abou Slim, selon des témoins. Depuis le début le 4 avril, de l'offensive du maréchal Haftar sur la capitale, les combats se déroulent au sud de la capitale, où l'ANL piétine depuis plusieurs jours, même si elle proclame quotidiennement des percées. Les combats ont fait en deux semaines au moins 174 morts, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mardi, la procureure de CPI Fatou Bensoudau a prévenu qu'elle «n'hésitera pas» à élargir ses enquêtes pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Libye. «Personne ne doit douter de ma détermination à cet égard», a affirmé la procureure de la CPI qui a son siège à La Haye dans un communiqué. La communauté internationale reste quant à elle divisée sur l'offensive lancée par le maréchal Khalifa Haftar. Soumis lundi soir par le Royaume-Uni à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU, un projet de résolution sur la Libye, réclamant un cessez-le-feu et un accès humanitaire inconditionnel aux zones de combats près de Tripoli, ne fait toujours pas l'unanimité, selon des diplomates de l'ONU. Les combats ont fait en deux semaines au moins 174 morts et 18.000 déplacés selon l'ONU.