«Ces consultations sont une provocation pour le peuple algérien» Entre joie et désillusion, la voix du peuple n'a eu d'égal que sa détermination à refuser les décisions et les propositions du nouveau chef de l'Etat, lui-même rejeté. De la démission du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, à l'appel de la Présidence pour l'organisation d'une Conférence nationale regroupant tous les acteurs de la scène politique, il faut dire que la semaine qui vient de s'écouler, a été riche en événements et rebondissements. Entre joie et désillusion, la voix du peuple n'a eu d'égal que sa détermination à refuser les décisions et les propositions du nouveau chef de l'Etat, lui-même rejeté. A la veille de la 9e marche pacifique du mouvement populaire, Me Bouchachi, revient, dans une vidéo rendue publique ce jeudi, sur ces événements. Relevant avec force, l'aspect provocateur que revêt l'appel de la Présidence pour la tenue d'une Conférence nationale, prévue pour ce lundi 22 avril, Me Bouchachi estime que «ces consultations sont une provocation pour le peuple algérien, elles dénotent du degré d'entêtement du système à imposer des régles, et de son désintéressement des revendications populaires. J'appelle toute la classe politique à boycotter ces consultations, qui de toute façon, ne mèneront à aucun résultat, car elles sont refusées dans la forme et dans le fond par le peuple, du fait que Bensalah est rejeté. Accepter d'y participer signifiera, l'éloignement de la volonté du peuple et de ses revendications». Et d'insister «le peuple ne veut plus voir les symboles du régime, conduire cette période, ou organiser les élections, de ce fait, participer à cette conférence, serait reconnaître Bensalah comme chef de l'Etat, et comme l'homme qui conduira cette période de transition jusqu' à l'élection présidentielle». Réagissant au dernier communiqué du MDN, Me Bouchachi rappelle les promesses de Gaïd Salah, consistant à accompagner et protéger le mouvement populaire à réaliser ses revendications qui ne sont pas «irréalisables», et considère en comparaison avec le discours précédent, que c'est un acte positif «C'est bien de faire des discours, mais nous avons besoin à l'avenir d'actes et de mesures.» D'autre part, Bouchachi est revenu sur la démission de Tayeb Belaïz et la nomination de Kamel Fenniche, il parle «d'une joie éphémère, qui rapidement s'est transformée en déception». Il dénonce l'aspect non juridique de cette nomination, et explique que «Le nouveau président du Conseil constitutionnel devait être choisi parmi les membres désignés par le chef de l'Etat, alors que celui-là fait partie des magistrats élus.» Comme il s'interroge sur la vitesse avec laquelle a été nommé Fenniche, qu'il associe à la volonté de ce système dimposer les personnes qui devront mener cette période de transition. Il appelle à cet effet au départ du nouveau président du Conseil constitutionnel. Sur le plan sécuritaire, Bouchachi, condamne les actions des forces de l'ordre à l'intérieur de la faculté de droit de Saïd Hamdine,sans aucune autorisation, et le déshabillement des manifestantes et militantes du RAJ et du MDS: «Il est impératif d'ouvrir des enquêtes et de faire la lumière sur ces incidents», a-t-il insisté. Pour conclure son intervention, le célèbre avocat, a tenu à appeler à la poursuite plus que jamais, de la mobilisation, «il faut poursuivre les marches avec pacifisme, et tenir jusqu'au départ de tout le régime, car ce dernier va s'entêter et ne partira pas facilement, et travaillera à opposer une contre-révolution au mouvement populaire, en plaçant ses éléments. Cette 9e marche doit être grandiose sur tous les plans, et montrer à ce système et au monde que nous sommes unis et solidaires, et surtout déterminés à aller jusqu'au bout», conclut il. Contre toute attente, la réponse du peuple n'a pas tardé à venir. Les images de la 9e marche pacifique du mouvement populaire, se passent de tout discours. Elles incarnent fortement, par la forte mobilisation, et par la nature des slogans qui réclament plus que jamais, la chute des symboles du système, la volonté indéfectible du peuple à se dresser face à toute proposition émanant d'un régime qui a failli à sa mission durant les dernières 20 années.