Selon l'ancien porte-parole, le secrétaire général s'est servi du parti pendant toute cette période pour atteindre ses ambitions politiques. Ça se corse au RND. Entre le secrétaire général Ahmed Ouyahia et son ancien bras droit c'est la guéguerre. Seddik Chiheb a conduit hier un groupe de militants de la wilaya d'Alger pour observer un rassemblement devant le siège national du parti à Ben Aknoun. Le mot d'ordre était clair, les contestataires ont exigé le départ immédiat du secrétaire général de la direction du parti qu'ils accusent de servir des intérrêts des parties étrangères. «Ouyahia dégage!», «Ya Ouyahia ya lihoudi, Dzair mechi sourya», «Klitou leblad, ya serrakine (vous êtes des voleurs, vous avez bouffé le pays)», «prends tes bagages tu ne seras plus président», scandaient les militants qui étaient nombreux au rendez-vous. Parmi eux, il y avait aussi Belkacem Mellah et Abdelkrim M'hanni qui étaient des responsables fidèles au secrétaire général. Dans une déclaration à la presse, Seddik Chiheb a appelé directement Ouyahia à quitter le parti. «On ne veut pas de cette personne à la tête du parti. Il a prouvé sa fidélité à une force étrangère. C'est un collaborateur qui sert un agenda précis», a-t-il avoué. Selon lui, le secrétaire général s'est servi du parti pendant toute cette période pour atteindre ses ambitions politiques. Après avoir été écarté et expulsé du bureau d'Alger, l'ancien porte-parole du parti se venge et veut coûte que coûte avoir la tête d'Ahmed Ouyahia. Qui aurait cru à un tel scénario avant le début du mouvement populaire? Même les observateurs de la scène politique sont surpris par la sortie fracassante et le revirement opéré par Seddik Chiheb. Numéro deux du RND, il était connu pour être le chouchou de Ouyahia. Seddik Chiheb défendait bec et ongles les positions du secrétaire général du parti et ex-Premier ministre. Le divorce entre les deux hommes est désormais prononcé. Les redresseurs multiplient leurs actions pour faire pression sur le patron du RND. Ils comptent même convoquer un congrès extraordinaire pour opérer ce changement. Or, le concerné ne semble pas être perturbé par les agissements de ses anciens collaborateurs. Ahmed Ouyahia est conforté par le soutien du bureau national et des instances du parti. La direction a d'ailleurs démenti récemment l'organisation prochainement d'un congrès extraordinaire. Dans un communiqué rendu public dimanche dernier, elle a expliqué qu'il s'agit d'anciens membres qui ne sont pas au conseil national. «Le groupe qui prétend préparer la tenue d'un congrès extraordinaire pour écarter le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, est majoritairement, composé de personnes qui ne sont pas membres du conseil national», avance le communiqué.