Certains adhèrent, d'autres s'opposent. Les partis politiques ont différemment apprécié l'initiative lancée par les trois personnalités nationales, samedi dernier, pour une sortie de crise. La feuille de route tracée par l'ancien ministre Ahmed Taleb Ibrahimi et Maître Ali Yahia Abdennour ainsi que le général à la retraite Rachid Benyellès semble constituer, pour certains d'entre eux, un premier pas vers l'enclenchement d'un processus consensuel. Les partis sont unanimes à dire que les trois personnalités politiques n'ont rien à se reprocher et qu'elles ne laissent aucun doute sur leur honnêteté et leur engagement à servir l'intérêt du pays. Ils cautionnent le fait que l'armée reste le seul interlocuteur pour pouvoir trouver une solution à la situation d'impasse. Le candidat à la présidentielle, Ali Ghediri estime pour sa part que l'initiative des trois personnalités politiques mérite d'être prise en considération. «Je considère que c'est un appel responsable qui mérite d'être pris en considération car personne ne détient la clé de la solution. La solution est nationale et elle se fera à travers la concertation car nous n'avons pas d'autres choix. Le peuple a fait preuve d'une maturité politique qui a dépassé de très loin celle des responsables et il appartient à l'élite de répondre à ses aspirations», a-t-il résumé. Le parti de Djilali Soufiane annonce son adhésion à cette initiative. Son président n'a pas tardé à livrer sa lecture. «Nous saluons l'initiative lancée par les trois personnalités nationales qui appellent à un dialogue entre la classe politique et l'ANP que nous souhaitons partager pour parler d' une sortie de crise», a-t-il déclaré dans une vidéo qu'il a postée sur sa page facebook. Le président de Jil Jadid soutient qu'«il est temps de lancer ce contact avec l'institution militaire qui seule peut accompagner le processus de transition». Cependant, le Parti des travailleurs reste attaché à son initiative, à savoir l'Assemblée constituante. «Nous ne sommes pas très favorables à cette initiative, nous avons la nôtre et chacun est libre de lancer des propositions», a affirmé Ramdane Youcef Taâzibt. Joint par téléphone, ce bras droit de Louisa Hanoune affirme: «Je vois mal comment arriver à un consensus sur des personnalités qui ont fait partie du système mis en place depuis 62 et non pas seulement depuis 99 alors que les Algériens réclament le départ de tout le système. C'est à lui seul, de choisir ses représentants». Le Front El-Moustakbel de Abdelaziz Belaïd n'adhère pas à cette initiative et reste attaché au cadre constitutionnel. «Nous refusons toute initiative qui appelle à une transition et nous réitérons notre attachement au cadre constitutionnel et l'organisation de l'élection présidentielle», a tranché Hadj Barghouti, chef du groupe parlementaire du Front El Moustakbel. Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) rejette cette initiative. «L'urgence des urgences, c'est le rassemblement des forces exclusivement démocrates, pour neutraliser, d'une part les manoeuvres du système et de l'islamisme et se constituer d'autre part en alternative suffisamment crédible pour peser politiquement sur la transition qui s'annonce et ancrer l'Algérie dans un projet de société républicaine moderniste et démocratique», a soutenu son porte-parole, Mustapha Hadni.