Quel sera le sort de milliers d'employés qui seront licenciés? Cette décision qui sera à l'origine d'une chute considérable de la production de véhicules, aboutira sans surprise, à la fermeture de plusieurs usines de montage. Sans sommation, ni préavis, les opérateurs du secteur, montage et assemblage de véhicules ont reçu par courrier, ce mercredi 22 mai, une notification, précisant, que leurs approvisionnement en kits, CKD/SKD sera désormais, régulée par le système de quotas, et ce «sans délais, et avec effet rétroactif». Le gouvernement Bedoui, vient d'asséner le coup de grâce à l'industrie automobile en Algérie. Pour les opérateurs, c'est une mise à mort de la filière du montage et de l'assemblage. Et pour cause, cette décision qui sera à l'origine d'une chute considérable de la production de véhicules, aboutira sans surprise, à la fermeture de plusieurs usines de montage, du fait, que l'effet rétroactif, justifiera la consommation de quotas pour certains opérateurs. Tandis que pour d'autres, il s'agira de conséquences profondes, qui seront ressenties sur le terrain, par une incapacité certaine, à répondre à la demande stimulée par l'indisponibilité des véhicules, des délais plus lents de livraison, et l'application d'augmentation des prix des véhicules, en vue d'amortir les pertes, occasionnées par cette décision. Des conséquences, qui ne tarderont pas à se transformer en arguments en béton pour la pérennité du marché d'importation des véhicules de moins de 3 ans. La stratégie économique passe de la vision constructive, de création de richesses et d'emploi, à une vision à effet cosmétique, qui ne fera que maquiller la réalité économique, et suscitera une satisfaction éphémère des consommateurs, qui s'estompera aussi vite que grandira le besoin en pièces détachées des voitures d'occasion. Pour les deux ministres chargés de réguler cette activité, en l'occurrence, celui du Commerce, Saïd Djellab et celui des Finances Mohamed Loukal, l'intervention pour stopper l'hémorragie de la facture d'importation, était une urgence, «le pays n'est plus en mesure de financer la facture d'importation de kits CKD/SKD, comme en témoigne la dernière facture qui s'est rapprochée des 3 milliards de dollars». Or, il est normalement prévisible, que lorsqu'on lance une industrie, avec des objectifs de production de l'ordre de 200.000 véhicule/an, il est clair, qu'il fallait s'attendre à importer un volume conséquent. de composants. D'autant plus, que le cahier des charges ne prévoyait pas de taux d'intégration de départ, et 5 ans pour atteindre un taux de 45%. C'est donc sur un aveu d'échec, que le gouvernement, revient aux anciennes pratiques, mais ne règle pas le problème. Et pour cause, pour certains experts, il est fort probable, que les prix des voitures d'occasion, ne seront pas si abordables que l'on prétend, du fait qu'il seront frappés de plusieurs taxes incontournables, et de la faiblesse du dinar algérien, face aux monnaies européennes. Autrement dit, afin de permettre aux citoyens d'acquérir un véhicule à des prix abordables, on risque de légaliser «l'importation déguisée», avec un immense désavantage, celui de la perte des emplois. Pour les observateurs, le jeu ne valait pas la chandelle, et considèrent, que cette décision n'est que le fruit d'une absence cruelle de vision, et de planification. Il considère que le gouvernement Bedoui tente de séduire les citoyens, pour apaiser leur colère, et ce sans se soucier réellement des impacts économiques d'une telle décision. Dans ce sens, les interrogations restent posées. Que deviennent tous les discours d'encouragement et d'incitation à investir dans la filière? Que deviendront les projets de réalisation et d'installation de nouvelles marques en Algérie? Quel sera le sort, de milliers d'employés qui seront licenciés et mis en chômage technique? Et surtout, quel sera l'évaluation du préjudice financier et économiques, qui découlera de cette décision?