Sur le plan strictement politique, les attentes se font pressantes. Les projets de lois sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale sont fin prêts, a appris L'Expression de sources sûres. Les nouveaux textes qui, dit-on, «veillent aux équilibres», prennent en charge les différents aspects traités par la Charte qui a fait l'objet du référendum, le 29 septembre dernier. L'option ordonnance étant écartée, avancent ces sources, les textes prendront donc le cheminement normal des lois de la République. Ainsi, il est prévu un conseil de gouvernement spécial dans le courant de la dernière semaine de janvier, suivi par un conseil des ministres tout aussi spécial, où il est attendu une très importante allocution du chef de l'Etat. Les projets de lois atterriront sur le bureau de Saâdani et seront traités selon une procédure d'urgence, de sorte à ce qu'ils passent en plénière avant la clôture de la session d'hiver de l'Assemblée populaire nationale. Les mêmes sources qui affirment que la maladie du chef de l'Etat n'a eu que peu d'influence sur l'agenda du président de la République par rapport à la démarche à suivre concernant la réconciliation nationale, relèvent la volonté de l'Etat de faire de l'année 2006, celle de la fin définitive de la crise politico-sécuritaire que traverse le pays depuis l'arrêt du processus électoral, en janvier 1992. L'objectif essentiel de ces lois sera la régularisation de situations conflictuelles sur le plan social d'une catégorie de citoyens, touchés de près ou de loin par «la tragédie nationale». Ainsi, à la promulgation de ces textes, victimes du terrorisme et familles de terroristes, ainsi que les politiques de la mouvance islamiste radicale, trouveront une assise juridique à même de leur permettre d'évoluer «normalement» au sein de la société. Par «normalement», nos sources entendent la cessation de tout activisme dans le sens de la récupération du drame algérien à des fins politiciennes. Sans évoquer aucun détail des projets de textes, les mêmes sources révèlent qu'ils accordent certains droits aux acteurs et victimes de la tragédie nationale, mais ces droits seront conditionnés par des devoirs auxquels devront s'astreindre les citoyens concernés par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le plébiscite dont a bénéficié ladite Charte à l'occasion du référendum donne, affirme-t-on, tout leur poids aux textes législatifs qui vont lui donner corps sur le terrain. Ainsi, négociation ou pas avec les terroristes encore actifs, le document de référence de la réconciliation nationale prendra, relèvent les mêmes sources, force de loi qui sera applicable à tout le monde, quel que soit son rang dans la hiérarchie politique ou militaire de la mouvance islamiste radicale. L'allusion aux chefs «médiatisés» du Gspc est on ne peut plus claire. En effet, les rumeurs qui ont circulé sur une probable reddition de Hassan Hattab et de Mokhtar Belmokhtar, ainsi que sur de prétendues négociations avec le groupe d'El Ahouel, n'influeront pas sur la démarche de l'Etat qui, à travers les nouvelles lois, entend mettre en pratique la volonté du peuple. Cela dit, on relève que les tentatives d'approche des terroristes pour les amener à déposer les armes est en cours, mais cela n'a interféré en aucune manière dans la confection des lois sur la réconciliation nationale. Sur le plan strictement politique, les attentes se font pressantes et les déclarations des acteurs de la scène nationale témoignent d'une volonté d'en finir avec la phase critique traversée par l'Algérie.