Pour lui, il n'est pas normal que seule l'Ugta domine la scène syndicale. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne I, le président du MSP, Boudjerra Soltani, a déclaré que l'année 2005 a été marquée par plusieurs événements. Il citera entre autres le référendum du 29 septembre sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la révision du code de la famille, la loi sur les hydrocarbures et les partielles. Pour lui, les résultats de cette année auraient pu être meilleurs car il y a eu des occasions qui ont été mal exploitées comme la hausse des prix du pétrole, la bonne pluviosité et la stabilité des fronts politique et social. Il n'hésitera pas de soulever le problème du retard accusé dans l'élaboration des lois sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Le peuple avait de très grands espoirs lorsqu'il est allé voter. Malheureusement, ses ambitions commencent à s'éteindre. Pourtant les partis politiques ont consenti de grands efforts pour la sensibilisation dans ce sens». Il a indiqué dans le même ordre d'idées que son application dans les faits «passe par la mise en place d'un climat favorable pour la mise en oeuvre du programme de croissance économique dont l'impact doit être ressenti auprès de toutes les franges de la société». Par ailleurs, il a insisté sur le fait que son parti maintienne sa revendication à propos de la levée d'état d'urgence. «Il n'y a aucune raison de maintenir l'état d'urgence surtout après le 29 septembre. Le pays a retrouvé la paix et la sécurité. Nous ne reviendrons pas sur notre position et nous continuerons à revendiquer ce point.» Interrogé sur la dernière directive du ministère de l'Education, le leader du MSP répondra que la Constitution indique que chaque employé a le droit d'exercer une activité syndicale à condition que cette dernière ne se répercute pas sur son activité principale. Sur la liberté syndicale, il dira que les espaces syndical et associatif sont fermés dans notre pays. Pour lui, Il n'est pas normal que jusqu'à présent seule l'Ugta domine la scène syndicale. «Comment peut-on parler alors de liberté syndicale?», s'est-il interrogé. M.Soltani a révélé notamment que 70% des associations sont exploitées par des opportunistes. Sur la tripartite, il a souligné que les discussions devraient porter sur le dossier de la Fonction publique et sur l'augmentation des salaires. Pour lui, sans cela, la rencontre est considérée protocolaire. Le leader du MSP a critiqué, en outre, le gouvernement qui ne joue pas, selon lui, son rôle efficacement. Il a argumenté cela par les émeutes déclenchées dans certaines localités. Aussi, a-t-il poursuivi, le peuple met des obstacles entre lui et l'Etat et entre lui et le système exécutif. Chose qui le pousse souvent à s'exprimer par la violence. «Le gouvernement se retrouve donc dans l'obligation de limiter son rôle dans le règlement de ce genre de problèmes. Il faut sortir de la situation d'anarchie et aller vers un Etat de droit». Evaluant les résultats du parti pour 2005, M.Soltani dira qu'ils ne sont pas satisfaisants. Le MSP n'a pu réaliser que 60% de ses objectifs à cause, selon lui, des obstacles qu'il a rencontrés sur le terrain. Quant à ses objectifs pour 2006, il parlera de consolider la charte pour la paix et la réconciliation nationale, de participer efficacement au parachèvement de l'édification de l'Etat de droit, d'assumer notamment la responsabilité pour réunir les conditions favorables à la consécration de la réconciliation nationale. Il compte également contribuer à la lutte contre la corruption en vue de son éradication. «Il est désolant de savoir que 14 milliards de dollars circulent dans le marché parallèle alors que 16 milliards de dollars circulent dans le marché formel. Est-ce possible?». S'agissant de l'alliance présidentielle, M.Soltani a indiqué que celle-ci «qui constitue un acquis pour l'Algérie, garantit la stabilité et la pérennité en faveur d'un Etat fort». L'alliance a «barré la route aux tenants de la surenchère». Il a souligné à ce propos que les militants auront carte blanche de choisir les élus d'autres partis à l'effet d'une alliance en vue de se réconcilier avec le citoyen.