La décision du ministre des Finances, de ne faire rembourser que les petits épargnants, après la décision du Conseil de la monnaie et du crédit de retirer l'agrément à deux banques privées, suscite des interrogations, au sein de l'opinion publique. Ainsi les gros épargnants, dont la plupart sont des industriels et autres investisseurs, aussi bien nationaux qu'étrangers, se retrouvent pris de court, par une mesure, dont ils ne sont pas responsables. Ce n'est pas la première fois, après l'affaire Khalifa Bank que des investisseurs sont pénalisés, pour le seul «tort» d'avoir déposé leur argent dans une banque privée, agréée par les instances monétaires algériennes, à commencer par la Banque d'Algérie et le Conseil de la monnaie et du crédit. Des instances, qui, aujourd'hui, doivent s'expliquer sur les critères sur lesquels elles se sont basées pour agréer ces banques, à l'image de la Bcia, Arco Bank, Mouna Bank, Cabank, Union Bank et Algerian international Bank. El la liste risquerait de s'allonger. Cela même si le grand argentier du pays affirme, en voulant justifier sa décision, que ces retraits d'agrément se sont faits à la demande des deux banques, sous prétexte que ces dernières n'étaient pas en mesure de s´adapter au nouveau règlement qui porte à 2,5 milliards de DA le capital minimal exigé pour la création d´une banque, contre 500 millions de DA exigés auparavant. Les arguments avancés jeudi dernier par le ministre des Finances, Mourad Medelci, n'obéissent à aucune logique. Il est utile de rappeler que le règlement de la Banque d´Algérie qui date de mars 2004 impose aux banques un capital minimum de 2,5 milliards de DA et de 500 millions de DA aux établissements financiers, au lieu de 100 millions auparavant. Pourquoi a-t-on attendu toutes ces années pour se rendre compte que certains établissements bancaires ne répondent pas aux critères d'éligibilité requis? Les épargnants, qu'ils soient petits ou grands, sont-ils responsables de la situation, pour être pénalisés? Il est donc clair que l'Etat assume l'entière responsabilité, aussi bien par rapport à l'agrément de ces établissements qu'au préjudice causé aux épargnants. Ce qui, logiquement, l'oblige à assumer ses responsabilités en indemnisant les épargnants jusqu'au dernier sou.